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TOUT CES MAKIIVES
tranclianle et triangalaire en forme de flèclie, portant
un anneau auquel une corde est attachée. L'animal
blessé plonge et entraîne avec lui le trait et la corde
qui le suit, et h l'aide de laquelle on parvient à l'attirer
sur les bords du navire dont l'équipage se livre à cette
sorte de pêche. Dans les mers du Sud, des plongeurs
habiles et exercés profitent du moment où iis trouvent
ces Chélonées endormies et établies à la surface des
eaux, pour arriver sous l'animal qu'ils parviennent ainsi
à saisir. Vers les parages de la Chine et des mers des
Indes, ainsi que sur la côte de Mosambique, on s'empare
des Tortues k l'aide de certains poissons vivans qu'on
dresse pour ainsi dire à cette manoeuvre, comme nos
chiens à la chasse, et qu'on nomme à cause de cela les
Poissons pécheurs. Ce fait était connu de CHRISTOPHE
COLOMB ( I ) , mais il a été depuis vérifié par COMMERSON
( 2 ) et cité par MIDLETON (3) , et par S A L T , consul
anglais en Egypte (4).
Ce poisson est une espèce du genre Échénéide ou
Rémor a , qu'on nomme Naucrate ou Sucet , dont le
sommet de la tête est recouvert d'une plaque ovale,
molle et charnue à son pourtour. Au milieu de cette
plaque on distingue un appareil très compliqué de
pièces osseuses, disposées en travers sur deux rangs
réguliers, comme les planchettes de ces sortes de j a -
lousies que nous nommons des persiennes. Ces plaque
s , dont le nombre varie de quinze à trente-six,
(1) Gesner Conrad. De Gnaicano seu Reverso Pisce indico.
(2) Manuscrits déposés au Muséum d'histoire naturelle.
(3) Midleton. Nouveau Système de Géographie, à l'ariiclc Ca-
Jrerie.
(4) S ALT. Voyage en Abyssinie.
o u CHÉLONIENS THALASSITES. 52b
suivant les espèces, peuvent être mues sur leur axe au
moyen de muscles particuliers, et leurs bords libres
sont garnis de petits crochets qui se redressent tous à la
fois comme les pointes d'une carde. C'est cet instrument
mal décrit qui a donné lieu à des figures tout-àfait
bizarres où ces animaux sont représentés jetant
une sorte de sac ou de nasse sur le corps des autres
poissons pour s'en saisir, et qui les a fait décrire sous
l e n o m d e Reversas.
Voici, dit-on, comment les insulaires procèdent à
cette pêche singulière. Ils ont dans une nacelle des baquets
qui contiennent plusieurs de ces poissons dont
la queue est garnie d'un anneau, auquel on peut attacher
une corde mince, longue et solide. Quand ils
aperçoivent de loin quelques Tortues endormies k la
surface des flots , mais que le moindre bruit pourrait
réveiller, ils jettent k la mer l'un de ces poissons retenu
par la longue ficelle, qu'ils laissent filer jusqu'à
la distance convenable afin qu'elle puisse parcour i r ,
comme un rayon , l'étendue de la circonférence dans
laquelle repose la Tortue, Aussitôt que le poisson
aperçoit le reptile flottant, il s'en approche, s'y
cramponne, et y adhère à l'instant avec tant de force,
qu'en retirant la corde, les pêcheurs amènent vers
leur barque et la Tortue et le poisson , que l'on détache
très facilement, en imprimant au crâne un
mouvement inverse de derrière en devant, qui fait
renverser k l'instant tous les crochets.
Pour terminer les détails qui peuvent nous intéresser
dans l'histoire des Tortues Mar ines , il nous reste à
parler de I'ÉCAILLE qu'elles fournissent aux arts, et de
quelques uns des pi^océdés que l'on met en usage pour