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614 REPTILES SAURIEIVS.
Cuvler (i), le carpe est très singulièrement disposé;
les deux os du carpe qui suivent ceux de l'avant-Lras
sont articulés sur une plus grosse pièce centrale,
laquelle reçoit elle-même les cinq os qui correspondent
aux métacarpiens : trois pour les doigts externes,
et deux pour les internes formant ainsi deux faisceaux
opposables.
On conçoit que la figure et les proportions des os
métacarpiens et des phalanges doivent varier autant
que la patte antérieure, dont quelques espèces n'ont
qu'un doigt, quelquefois trois; tandis que le plus grand
nombre en ont cinq, et souvent tellement allongés
qu'ils surpassent, dans cette proportion, l'étendue
totale de l'os du bras et de ceux de l'avant-bras réunis.
Le nombre des phalanges varie également. En
général c'est au doigt du milieu , qui est le plus long,
que l'on rencontre le plus de plialanges ; fort souvent,
il n'y en a que deux au pouce, trois au second
et au cinquième doigts ; le troisième en a quatre
et le quatrième cinq, quoiqu'il soit plus court que le
précédent. Il y a cjuelques différences à cet égard ;
cependant cette disposition est la plus générale.
Quant aux dernières plialanges, ou os omjuéaux, ils
sont, comme nous l'avons dit, coniques et moulés
pour la partie osseuse d'après l'étui corné et pointu
que leur présente l'ongle, qui est souvent tranchant
sur les bords et arqué sur sa longueur.
Les membres postérieurs ou pelviens n'existent plus
dans les derniers genres de l'ordre des Sauriens : on
en retrouve cependant des traces , même dans les
(1) Ossemens fossiles^ tome 5, 2« partie, pag. 298; pl. 18, n° 51.
OUGANES DU MOUVEMENT. 61 5
espèces Urobènes qui n'en offrent au dehors aucune
apparence, comme les Orvets, les Ophisaures et les
Chirotes. Cependant chez les Eumérodes et les Uronectes,
on distingue toutes les pièces osseuses qui
correspondent au bassin, à la cuisse, à la jambe, au
tarse, au métatarse et aux doigts.
Le bassin est formé par les trois os pelviaux. L'iléon
qui s'articule en haut sur les deux pièces du
sacrum, le pubis et l'ischion placés au dessous de l'articulation
fémorale, l'un en avant, l'autre en arrière.
Le plus souvent, ces trois os se réunissent, comme
ceux de l'épaule, pour former la cavité articulaire
qui reçoit la tête du fémur. Dans le Crocodile , l'iléon
ne s'articule réellement qu'avec l'ischion, qui est très
développé et qui forme seul le bassin en arrière, en
supportant le pubis grêle qui se porte en avant sous
l'abdomen pour se joindre à l'aponévrose et aux cartilages
du sternum ventral. De sorte que tout cet
appareil osseux a la plus grande analogie avec la ceinture
formée par les os de l'épaule. Dans le Caméléon,
le bassin présente une forme plus particulière, car
les os des îles sont longs et grêles ; ils se portent vers
le sacrum avec lequel ils s'unissent en partie, mais
en se prolongeant par un cartilage au dessus de
l'échiné. Les os ischions sont très courts, intimement
joints aux pubis, qui sont également peu développés
et qui se portent en avant sous la ligne médiane du
ventre. En général, dans tous les Sauriens les trois os
du bassin restent séparés les uns des autres et indiqués
par une suture dans leur point de réunion centrale,
qui correspond à la cavité fémorale.
Vos de la cuisse est toujours unique. Par sa forme
et par son mode d'articulation , il ressemble en géné