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22fi TORTUES PÀLUDINES
(lemicrc couleur. C'est un de ces deux exemplaires en particulier
qui a servi de modèle pour la figure que représente la prétendue
Émyde Hellénique dans l'ouvrage de la commission de
Morée.
PATRIE ET MOEURS. La Cistude commune est très répandue en
Europe, car non seulement la Grèce, l'Italie et ses îles, l'Espagne
et le Portu-gal la produisent j mais on la trouve encore
dans les départemens méridionaux de la France, en Hongrie, en
Allemagne et jusqu'en Prusse. Elle préfère aux eaux courantes
celles des lacs, des étangs et des mai'ais, au fond desquelles elle
aime à se tenir enfoncée sous la vase. On la voit poin-tant quelquefois
venir à la surface et y demeurer des heui-es entières sans
î)ouger. Elle vit particulièrement d'insectes, de mollusques et
de vers aqviatiques; mais comme elle nage avec une grande facilité,
elle poursuit aussi les petits poissons, qu'elle commence
par tuer et qu'elle dévore ensuite. Dans presque tous les pays
où la Cistude européenne est commune, on en mange la chair,
quoiqu'elle ne soit pas d'un excellent goût. On prétend cependant
que celle des individus nourris pendant quelque temps avec
de l'herbe ou du son mouillé est assez bonne. L'accouplement
de cette espèce d'Élodite a lieu dans l'eau et dure deux ou trois
jours. C'est tout près du invage, mais dans un endroit sec, que
la femelle va pondi-e ses oeufs qui sont blancs , marbrés de gris
cendré. A l 'approche de l'hiver, les Cistudes européennes quittent
les eaux et se retirent dans des trous où elles tombent
en léthargie pour ne se réveiller qu'au retour de la belle
saison.
Observations. C'est u n fait reconnu et sur lequel tous les erpétologistes
sont d'accord aujourd'hui, que la Tortue Bourbeuse et la
Tortue J aune deLacépède,deLatreille et de D audm appartiennent
il la même espèce, c'est-à-dire à la Cistude commune. Si les descriptions
de l 'auteurde l'Histoire des quadrupèdes ovipares, d'après lesquelles
ont été faites en partie celles deLatreille et de .Daudin, laissaient
du doute à cet égard, il se trouverait naturellement détruit
parles figures qui accompagnent ces descriptions, dont les modèles
sont demeurés dans la collection du Muséum. Mais nous sommes
loin de pouvoir répondre d'une manière positive à l'égard de
la TeiiwiioXMiarzadeLinné, que plusieurs erpétologistes rapportent
à la Cistude qui nous occupe ; car, suivant nous, lescaractères que
lui assigne cet illustre naturaliste, sont trop vagues pour que la
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O U ÉLODITES. G. CISTUDE. 5. 22 7
détermination n'en soit pas très embarrassante. Alors même
qu'on aurait la certitude que c'est bien d'une espèce européenne
dont Linné a voulu parler, il serait encore difficile de dire laquelle
de l'Emyde Sigriz, de l'Emyde Caspienne ou de la Cistude
commune, il a entendu désigner par ces mots, qui sont les plus
caractéristiques de sa phrase : posticè tribus scutelUs carinata
également applicables à toutes les trois. Nous serions plus volontiers
portés à croire que c'est de la Cistude d'Europe dont
il est question dans le Prodrome de Schweigger sous le nom
A'Emys Lutarla , si elle n'y était point signalée comme ayant le
plastron solidement articulé à la carapace; le reste de la description
de cette Emys Lutarla se rappor t e en eflct à la Cistude
commune, et la synonymie entière qui accompagne cette description
se trouve aussi être semblable à une partie de celle
que nous attribuons nous-mêmes à l'espèce du présent article.
Parmi les doubles emplois auxquels cette Cistude a donné lieu,
nous citerons plus particulièrement celui qui en a été fait dans
l'ouvrage de la commission de Morée sous le nom de Cistude
Hellénique, laquelle, ainsi que nous nous en sommes assurés,
n'est qu'une variété à carapace oblongue, plus élevée que celle
des autres, et dont les couleurs sont plus foncées sur le test et
phxs claires sur le reste des parties du corps. La Cistude Hellénique
devra donc être désormais considérée comme synonymie
de la Cistude commune, tout de même que l'iiwjP u l -
chella de SchapiT, qui n'en est que le jeune âge.
5. LA CISTUDE DE DIARD. Cistudo Diardil Nob.
CARACTÈRES. Carapace d'un brun coirâtre, suborbiculaire,
aplatie, à carène dorsale obtuse ; pour tour marginal dentelé en
arrière; première vertébrale étroite; les trois suivantes hexagones
carrées. Plastron ovale, tronqué en avant, échancré en arrière;
il est de la couleur de la carapace chez les adultes, et il est linéolé
de brun sur un fond fauve pendant le jeune ilge.
SYNONYMIE. Emjs Blior. Gray. Synops. Rept. pag. 20, spec. 2,
lab. 8 et 9.
Cyclemjs orUculata Bell, Lond. and Edinb. Philos. Maf-az. pae
145, 3'série, 1834. ^ ^
JEUNE AGE. Emjs dentata. lîardw, ïllust. Ind. Zooî. part. 17 et
18, tab. ^
4I5.
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