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526 TOB.TUES MARINES
oblenir les lames et pour les rendre propres aux divers
usages auxquels on les destine.
Quoique la plupart des espèces de Tortues aient la
carapace, le plastron et le dessus de la tête recouverts
de ces plaques écailleuses, elles n'ont pas en général
assez d'épaisseur, et l'on recherche presque uniquement
les lames qui proviennent de l'espèce de Chélonée
qu'on nomme vulgairement le Caret ^ mais que les
naturalistes appellent la Tuilée (C. iinhricata). Dans
cette espèce , en effet, les treize plaques vertébrales et
costales qui recouvrent la carapace, au lieu de se joindre
par leurs bords en se pénétrant réciproquement,
sont placées en recouvrement les unes sur les autres,
de sorte qu elles se superposent et se dépassent réciproquement
sur un grand tiers de leur étendue. Il arrive
de là que leur bord libre est généralement plus
mince que celui par lequel il a adhéré à la carapace.
Pour obtenir ces écailles , qui sont dans ce cas les parties
les plus recherchées de l'animal, il suffit de présenter
à l'action d'un brasier ardent la partie convexe
de la carapace, aussitôt les écailles se dressent, et elles
se détachent avec la plus grande facilité.
Ces lames ainsi détachées, et dans l'état brut, varient
pour la couleur : il en est de transparentes qu'on
dit blondes ou sans taches; il s'en trouve qui sont
marquées de brun rougeâtre, plus ou moins foncé, disposé
par taches arrondies^ irrégulières ou par stries
qu'on nomme vergetées ; enfin il y eu a qui sont touth
fait brunes ou noires. Ces lames ou feuilles sont
livrées brutes aux ouvriers, suivant le poids et à des
prix qui varient d'après les qualités diverses qui sont
plus ou moins recherchées.
o u CHÉLOIVIENS THALASSITES. 527
La substance de l'écaillé, considérée comme une
matière brute, est malheureusement fragile et cassante;
par contre, elle est douée de qualités très précieuses.
La finesse de son tissu j sa compacité, l'admirable
poli et les incrustations qu'elle peut recevoir, sa
ductilité, la facilité avec laquelle on peut la mouler,
en souder les fragmens, les fondre, les amalgamer à
l'aide de la même matière réduite en poudre, procurent
ces grands avantages. Mais pour les obtenir il a
fallu trouver des procédés particuliers que nous allons
essayer de faire connaître.
D'abord ces lames, au moment où on les détache de
la carapace , présentent différentes courbures ; puis
elles sontd'épaisseurinégale,etmalheureusementelles
sont souvent trop minces, au moins dans une grande
partie de leur étendue. Pour les redresser il suffit de
les laisser plonger dans de l'eau très chaude; après
quelques minutes de cette immersion, on peut les retirer
et les placer entre des lames de métal, ou entre des
planchettes d'un bois compact, solide et bien dressées,
au milieu desquelles, au moyen d'une pression constante,
on les laisse refroidir : dans cet état, elles conservent
la forme plate que l'on désire. Après les avoir
ainsi étalées, on les gratte, on les aplanit avec soin, à
Taule de petits rabots, dont les lames dentelées sont
disposées de manière à obtenir par leur action bien
ménagée, des surfaces nettes avec la moindre perte de
substance qu'il est possible d'obtenir.
Quand ces plaques sont amenées à une épaisseur et
a une étendue suffisantes, elles peuvent être employées
chacune séparément, mais cependant le plus souvent
on les soumet encore à une préparation que nous allons
faire connaître : par exemple quand elles sont
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