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REPTILES SAURIENS.
Crocodiles; que dans les Iguanes elles Caméléons elle
est portée sur un court pédicule au devant duquel on
remarque même dans les Cliirotes, une petite apopliyse
coronoïde pour l'attaclie du masséler et du temporal,
surtout dans le genre Pliysiguatlie, chez lequel
le dernier de ces genres présente cette disposition
tellement remarquable, qu'elle a fait suggérer le nom
qui sert à le distinguer. Nous avons annoncé que
nous ferions le sujet particulier de notre étude, dans
chacun des ordres, des modifications nombreuses que
subissent les dents dont les mâchoires sont armées.
Nous allons remplir d'abord cet engagement, ensuite
nous parierons de la cavité de la bouche, des formes
et des usages divers de la langue, de l'appareil hyoïdien,
des glandes salivaires, enfin de tout ce qui lient
à l'acte de la déglutition.
Des dents des Sauriens. Il est évident que chez les
animaux qui doivent mâcher leurs alimens, la nature
de ces substances et la manière dont elles doivent être
saisies, arrachées, déchirées, coupées ou broyées,
doivent être pour ainsi dire indiquées par la forme extérieure
et la structure des dents; aussi l'étude de ces
instrumens a-t-elle fourni aux zoologistes un moyen
assuré de reconnaître d'avance et de préjuger, jusqu'à
un certain point, la conformation des membres et
l'organisation des instrumens destinés aux sensations,
et surtout la disposition et la longueur du
tube digestif, et par conséquent de prédire quels
devaient être les mouvemens, les habitudes et les
moeurs d'un animal appartenant à la classe des Mammifères
particulier.
^ Il n'en est pas tout-à-fait de même de la configuration
et de la structure des dents chez les autres ani-
NUTRITIOBf, DIGESTION. fi§9
maux vertébrés. Les Pveptiles et les Poissons, par
exemple, auxquels on voudrait appliquer cette méthode
de procéder, ne fourniraient pas des résultats
aussiavantageuxsouscepointdevue.Ilsuffitseulemeui
de réfléchir sur le rôle que remplissent les dents de
ces animaux dans le premier acte de la digestion, pour
reconnaître qu'elles ne sont pas destinées à opérer
une véritable mastication. Chez la plupart, en effet,
les dents ont d'abord pour usage de saisir, de retenir
la proie, de l'inciser, de la blesser quelquefois mortellement,
d'en altérer la superficie; mais peu d'espèces
peuvent la broyer de manière à en former une
sorte de pâte ou de bol destiné à être avalé par portions
calibrées. En outre dans cet ordre des Sauriens en
particulier, on ne connaît pas d'espèces qui se nourrissent
uniquement, soit de végétaux entiers, soit de
quelques unes de leurs parties, comme des racines,
des tiges, des feuilles, des fruits ou des semences; car
toutes celles que 1' on a observées jusqu'ici s'alimentent
essentiellement de substances animales.
Cependant quelques auteurs, et Wagler en particulier,
ont cru devoir appliquer à l'étude des Sauriens
l'investigation qui avait été si utile aux mastologistes
pour la classification des Mammifères. Nous allons
voir que les nombreuses modifications, observées dans
l'insertion ou dans l'implantation des dents, sur les
diverses parties de la cavité de la bouche , ne sont pas
dans un rapport évident avec la nature des alimens,
ni avec les habitudes et les moeurs de ces animaux,
quoiqu'il y ait certainement une sorte de relation, qui
nous a échappé jusqu'ici, entre la forme de ces dents
et les usages auxquels ces petits os sont destinés.