® TORTUES TERRESTRES
nopodes (pattes palmées) et les Tjïopodes (pattes calleuses),
qui par le fait, et en d'autres termes , sont les
trois sous-genres du Sjstema naturoe de Linné (i).
Nos divisions étant différentes pour le nombre des
familles et pour les caractères que nous leur assignons,
il devenait nécessaire de les désigner par des mots
propres à les indiquer ; quanta ceux que nous étions
forcés d'employer, nous avons fait en sorte qu'ils pussent
tout à la fois servir à dénoter le genre de vie, les
habitudes des espèces que ces familles réunissent, car
les formes et l'organisation sont toujours d'accord avec
les moeurs des animaux.
Cette première famille des Chersites ne comprend
que quatre genres, comme la tribu correspondante de
BELL et de WAGLEI I . Nous sommes parfaitement d'accord
avec ces auteurs pour ce qui concerne les genres
Tesludo, Pjrxis et Cinixys; mais nous différons d'opinion
d'abord avec M. GRAY, à l'égard de son genre
Cliersina, ét^h\\ d'après ce caractère, trop peu important,
de n'avoir que onze plaques sternales, au lieu de
douze. La Tortue anguleuse, qui lui sert de type , est
génériquement semblable aux autres, sauf cette di fférence
indiquée et qui pourrait être regardée comme
tout-à-fait spécifique. .
Si nous n'adoptons pas non plus le genre Cliersus
de WÀGL ER, c'est qu'il ne lui assigne qu'un seul caractère
tiré de la mobilité de la partie postérieure du
plastron : on ne peut l'apercevoir véritablement qu'autant
que la Tortue est encore vivante, car après la mort,
0 ) Voyei tome i de cet ouvrage, page 287.
o r CHÉLONIENS CHERSITES, • ^
le ligament qui unit la pièce mobile du sternum à celle
qui est fixe, sedessèclie, et il devientimpossibledeconstater
cette particularité. En outre on rencontre parmi
les Tortues proprement dites , quelques espèces dont
les femelles, à l'époque de la ponte, ont aussi celte
même portion du sternum légèrement mobile, ainsi
que nous nous en sommes assurés plusieurs fois. Nous
laissons donc avec les Tortues, l'espèce que SCHOEPF
avait nommée Bordée (Marginata)^ que W A G L E R indique
comme le type de son geni'e Chersus et qu'il
dit avoir figurée sous le n" aS de ses planches lithograpliiées
, où nous ne l'avons pas trouvée.
Le quatrième genre , celui que nous avons particulièrement
introduit dans cette famille , que nous
appelons Homopode (Homopus)^ exprime et fait
connaître par son nom une circonstance, une disposition
tout-à-fait unique; c'est que le nombre de ses
doigts est absolument le même aux pattes antérieures
qu'aux postérieures; on n'y distingue, en effet, que
quatre ongles. La Tortue Aréolée, figurée par SCHOEPF,
planche 25, lui sert de type et semble faire véritablement
la transition de cette famille à celle des Paludines,
parce que les doigts de ces espèces commencent
à devenir légèrement distincts les uns des autres.
Maintenant que nous avons exposé les motifs principaux
qui ont engagé les derniers naturalistes à
rétablir, d'après les indications d'Aristote suivies par
Linné, ce groupe des Tortues terrestres, nous allons
indiquer ce qui est général dans la conformation,
l'organisation et les moeurs de cette famille des Chersites.
Nous ferons d'abord remarquer que presque toutes