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46S TORTUES FLUVIALES
extrémité libre, et elles n'ont pas les ongles acérés, au
nombre de trois seulement, qui caractérisent les Pota
mites.
La partie osseuse de la carapace, quoique formée du
même nombre de cotes et de vertèbres que dans les
Tortues marines, est cependant autrement constituée.
Ici, cliez les Potamites^ le bouclier dorsal présente
une structure unique dans l'ordre entier. C'est l'absence
presque complète de ces os du limbe, qui sont
destinés chez les autres Cliéloniens à recevoir et à emboîter,
comme des dés, l'extrémité libre de chacune
des côtes, pièces osseuses qui paraissent remplacer
les cartilages costaux des autres animaux vertébrés
à poumons, de sorte que la carapace des Tortues fluviales
n'est pas limitée sur ses bords qui restent mous,
minces, non arrêtés, et tout-à-fait dégagés du plastron.
Cependant dans le genre Cryptopode ou Èmyda de
M. Gray, il semble que ces pièces du limbe aient été rejetées
sur la partie postérieure du bord libre de la carapace,
où l'on voit en effet une série depetits osvermiculés
ou granulés à leur surface, à peu près de la même
manière que le centre lui-même.
Les pièces qui correspondent aux côtes sont généralement
vermiculées sur leur face externe, et légèrement
convexes ; ce sont de petites cavités et des lignes
saillantes, ondulées, dans les sinuosités desquelles la
peau se colle intimement et s'amincit comme une sorte
de périoste. Le plus souvent, au devant du disque osseux
d'une seule pièce, il s'en trouve une qui paraît
jouir d'un mouvement particulier, lorsque le long cou
de ces Tortues se porte en avant ou se redresse 5 c'est
en effet une première vertèbre dorsale, mais non réunie
aux suivantes par des sutures solides.
o u CHÉLONIENS POTÀMITES. 46 9
On trouve dans la forme de la tête et dans celle de
toutes les parties de la face et du crâne, beaucoup d'autres
caractères importans. D'abord cette tête est fort
a l l o n g é e , déprimée, nue sur le crâne ou sans aucune
écaille. Elle est pointue en avant, surtout dans l'état
frais , par le prolongement que lui fournit la trompe
tubulée des narines ; les yeux sont rapprochés entre
eux et des narines, dirigés en avant et un peu en dessus.
Les mâchoires, très tranchantes, sontgarnies d'appendices
de la peau qui font l'office des lèvres, et qui
peuvent caclier l'orifice de la bouche. Toutes ces
particularités sont notables. En effet, il n'y a que
les Chélydes qui aient les narines ainsi prolongées
en une sorte de tube charnu et mobile. Ensuite aucun
autre Chélonien n'aies mâchoires protégées en dehors
par des lèvres ou des replis de la peau. Les Thalassites,
les Chersites et la plupart des Élodites, à l'exception
de quelques genres parmi les Pleurodères , n'ont
pas le crâne tout-à-fait dénué de plaques cornées, ni
les yeux rapprochés, placés vers l'extrémité du bec ;
enfin chez les Platémydes et les Chélodines , la peau
du cou n'est pas libre et elle ne vient pas, dans la
rétraction, recouvrir l'occiput.
C'est seulement parmi les Thalassites que le sternum
offre, comme dans les Potamites, un espace libre, et
non ossifié dans sa portion centrale ou moyenne ; et ces
dernières, ainsi que les Élodites, ont les membres trapus,
courts, à peu près égaux entre eux, avec des doigts
dontlesarticulations sontbien distinctes, mais toujours
à plus de trois ongles, dans les Tortues Paludines.
Jusqu'ici on n'a observé aucune espèce de cette famille
dans nos fleuves européens : toutes celles qui ont
été décrites et dont on connaît la patrie, provenaient
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