BOG TOIVTUES MARIIVES
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I M CHAPITRE VII.
FAMILLE DES THALASSITES OU TORTUES MARINES.
^ Les Tortues qui vivent dans les mers ont été distinguées
de toutes les autres espèces depuis la plus
liante antiquité : c'est même d'après Aristote, comme
nous l'avons déjà dit (i), que nous désignons cette
famille des Cliéloniens sous le nom de THALASSITES.
Linné en avait d'abord fait un sous-genre ; M. Brongniart,
le premier, établit le genre Chélonée, dont
M. Gray partagea les espèces en deux familles, les
Chéloniadées et les Sphargidées. M. Fitzinger n'en
fit qu'une seule qu'il nomma les Carettoïdes, laquelle
devint pour M. Ritgen la première section de
l'ordre des Cliéloniens, sous les noms à'Eretmo on
Halychélones, et dont Wagler enfin constitua sa
tribu des Testudines Oiacopodcs.
Fous osons espérer que les naturalistes nous excuseront
d'avoir introduit dans la science les expressions
nouvelles sous lesquelles nous désignons les
quatre familles de l'ordre des Cliéloniens. Ils pourront
remarquer que les noms tirés de ceux des genres
principaux, altérés par une simple désinence, ne
pouvaient être adoptés, puisqu'ils n'auraient point
convenu à plusieurs des espèces que nous appelons à
faire partie du même groupe, et c'est le cas des dénominations
employées par M. Gray. C'est encore le
(1) Tome '1 du présent ouvrage, notes aux pages 346, 327, 252.
o u CHÉLONIENS THALASSITES. 507
même motif qui nous a empêchés d'admettre le nom de
Carettoïdes, tiré du terme nouveau employé par Merrem
, postérieurement à celui que M. Brongniart avait
introduit dans sa classification des Reptiles, pour désigner
ce même genre qu'il appelait Cliélonée. On
conçoit que la langue française ne se prêtait pas aisément
à la prononciation des mots nouveaux proposés
par Ritgen et Wagler. Nous avions depuis long-temps
établi les mêmes divisions, et nous avons clierclié à
conserver une sorte d'harmonie et de rapport entre
les mots que nous avons adoptés et que nous
proposons avec confiance, parce qu'ils sont analogues
les uns aux autres et qu'ils expriment brièvement les
principales habitudes qui sont le résultat positif de la
conformation de toutes les espèces distribuées dans
chacune de ces quatre familles.
Ces dénominations auront encore, selon nous, un
grand avantage, c'est qu'elles fourniront tout à la fois
des mots substantifs et des épithètes qualificatives,
de véritables adjectifs qui pourront être prononcés
tantôt seuls et tantôt réunis aux noms de Chéloniens
ou de Tortues , qu'on appellera ai,i;isi indifféremment
Tortues terrestres, pialudines, fluviales et marines;
comme Chéloniens, Chersites, Elodites, POitapiites
et Thalassites.
On n'a encore inscrit que deux genres dans le
groupe des Thalassites. Le premier est celui des Chélonées,
adopté parle plus grand nombre des naturalistes,
d'api-ès M. Brongniart, quoique Merrem ait
voulu lui substituer vingt ans plus tard , le nom de
Caretta, emprunté du mot français par lequel on désigne
dans les îles l'espèce de Tortues marines dont on
extrait l'écaillé pour les arts. Le second genre est celui
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