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TORTUES PALUDINES
n'y a parmi les Tortues paludines, que lesCinosternes
les Siaiirotypes et les Peltocéphales lesquelles la
queue se terminepar un éiui corné, pointu, comparable
à une sorte d'ergot : il est surtout très développé dans
les individus du premier genre. Longue ou courte, la
queue chez lesElodites, les Émysaures exceptées, n'est
jamais aussi grosse à la base que celle des Chersites;
elle est ordinairement grêle, pointue à son extrémité
libre, en un mot proportionnellement moins longue
qu'une queue de rat; mais ayant cependant quelque
ressemblance avec elle. On prétend même que le nom
d'Émys , donné par les Grecs à l'une des espèces,
provient de cette sorte d'analogie dans la forme de la
queue de ces Tortues avec celle des Rats d'eau.
Quoique nous ne puissions pas assurer que la disposition
dont nous allons parler puisse s'appliquer à
toutes les espèces, il est certain que chez la Cistude
commune, la queue des mâles est toujours plus courte
et plus épaisse à sa base que celle des femelles ; tandis
que chez les deux espèces de Cinosternes que l'on
connaît, c'est absolument le contraire; la queue de la
femelle est excessivement courte, et celle du mâle fort
grosse et très longue. L'ouverture du cloaque estaussi
située plus en arrière , quoique cet orifice soit un trou
arrondi, un peu allongé , au delà duquel on voit en
arrière im sillon analogue au surplus à ce qui existe
dans les Chersites.
Quant aux dimensions générales des Élodites, nous
remarquerons qu'aucun individu ne paraît atteindre
une taille aussi considérable que certaines espèces de
Chersites et de Thalassites, comme la Tortue Géante
parmi les premières, et le Sphargis-Luth parmi les secondes.
L'Émysaure Serpentine, quipeutêtre consid^-
OU CHÉLONIENS ÉLODIÍES. 495
rée comme celle des Élodites, qui offre le plus grand
développement, n'a cependant que la moitié du volume
des deux espèces que nous venons de citer. Les
plus petites que nous connaissions parmi elles h l'état
adulte sont VÉmyde de MuhlenhergQÎ \e.Cinosterne
de PensjU'ajiie.
Pour le genre de vie, nous trouvons d'assez grandes
différences entre les habitudes des espèces de cette
fimiille et celles des trois autres groupes qui ont été
rangés cependant dans le même ordre, car leur
distinction est établie d'après cette considération. En
effet, les Tortues paludines sont loin d'offrir la lenteur
des espèces terrestres. Dans l'eau elles nagent
même avec une certaine facilité, et sur la terre elles
se transportent d'un lieu à un autre beaucoup plus
promptement que les Chersites. Elles fréquentent les
petites rivières dont le cours n'est pas trop rapide,
les lacs, les étangs et les marais. Elles ne se nourrissent
ni comme les Tortues terrestres, ni comme les
marines, de substances végétales presque uniquement,
mais bien comme les Fluviales, de matières animales,
pourvu qu'elles donnent quelque signe de mouvement
ou de vie. Elles font surtout la chasse aux Mollusques
fluviátiles, aux Batraciens Anoures et Urodèles, et
elles recherchent aussi les Annélides.
Il paraît que l'acte de la fécondation se prolonge
long-temps, et que les sexes restent joints pendant plusieurs
semaines, mais à une seule époque de l'année.
Les oeufs sont généralement sphériques , à coque calcaire
et de couleur blanche comme ceux des autres
Chéloniens. Les femelles les déposent dans des cavités
peu profondes, qu'elles creusent dans la terre , à peu
près comme le font les Tortues terrestres ; mais les
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