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642 REPTILES SAURIENS.
en conniventes ou contiguës.D'après leur situation respective,
on les a nommées alternantes ou opposées, égales
entre elles(/ja/^e^), ou inégales (ùnpares), comme
dans les Crocodiles. Leur désignation a été également
empruntée de leurs formes et de leur direction : coniques,
mousses, aiguës, fusiformes, comprimées,
tranchantes , dentelées, canaliculées, striées, avancées,
droites, inclinées, courbées. Enfin d'après leur
grosseur on les a apj)elées grêles, grosses, longues,
courtes, larges, étroites, etc.
Nous ne poursuivrons pas davantage l'énoncé de
ces diverses dénominations, dont au reste nous serons
très sobres dans les descriptions que nous ferons des
espèces, aimant mieux indiquer par des comparaisons
la forme en scie, en alêne, en peigne, etc., que parles
adjectifs qui ont été le plus souvent employés pour
indiquer les mêmes circonstances.
La bouche des Sauriens, considérée comme une cavité
, est constamment privée de lèvres ; mais les deux
mâchoires la closent exactement en s'appliquant de manière
que la supérieure emboîte le bord libre de l'inférieure.
Les muscles ptérygoïdiens et lemasséter servent
surtout à tenir les mâchoires serrées et rapprochées
avec une force extrême, à tel point que nous
avons transporté un très gros Lézard, pendant une lieue
entière, à l'extrémité d'un bâton que l'animal avait
saisi, et sur lequel nous trouvâmes l'empreinte de
presque toutes ses dents. La cavité de la bouche est
bornée en dessus par un plafond assez plat, peu
charnu, formé par les lames palatines des os incisifs,
des sus-maxillaires, du sphénoïde, et par les branches
ptérygoïdes. On y voit lés orifices des arrière-narines
qui s'ouvrent vers le tiers postérieur de cette région,
NUTRITION, DIGESTION. 64 5
et les fentes qu'elles forment sont quelquefois séparées
par la simple cloison du vomer. Il y a peu de distance
comprise entre le plafond et le plancher, qui est mobile,
plus ou moins élargi, suivant l'écartement des
branches de l'os de la mâchoire inférieure. Tout cet
espace est occupé par la langue, le tubercule de la
glotte et tous les muscles qui sont destinés h agir sur
ces parties, principalement ceux qui proviennent de
l'hyoïde et de l'os sous-maxillaire.
La langue, dont les formes ainsi que les usages
varient dans les diverses familles, comme nous l'avons
dit précédemment en traitant de l'organe du goût (i),
n'est pas distincte dans les Crocodiles. Elle est excessivement
développée, cylindrique et vermiforme
dans les Caméléons; dans les Lézards elle est protractile,
mais surtout dans les Varans; beaucoup moins
dans les Basilics, et très peu chez les Geckos. Sa surface
dont les papilles varient pour la forme et la disposition
, est généralement humide, et quand elle peut
sortir de la bouche, l'animal s'en sert pour lécher et
pour laper. Dans les Caméléons, elle semble destinée
à former plutôt un instrument de préhension pour
les alimens qu'à servir à la déglutition, excepté par la
portion élargie de son extrémité, qui ne rentre pas
dans son fourreau.
L'os hyoïde varie considérablement pour la forme et
quelquefois par son développement, dans les espèces
d'un même genre. Il est très simple dans les Crocodiles.
Son corps ou sa portion moyenne est très
large ; c'est en arrière que se trouve placé le larynx,
dont il semble former une partie, tandis que son
(1) Voyez plus haut, page G31,
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