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TORTUES TERRESTRES
commune en Grèce, et la troisième vit sur les bords
de la mer Caspienne.
L'Afrique , en y comprenant quelques unes de ses
îles, produit neuf espèces de Tortues de terre , parmi
lesquelles se trouvent celles qui constituent le genre
Homopode, et qui paraît être propre à cette région.
De ces espèces, six n'ont encore été rencontrées que
sur le continent Africain ; trois l'ont été également à
Madagascar, et cette îîe semble en nourrir une qui
lui serait particulière.
Celle que l'on a pendant long-temj^s confondue avec
la Tortue Grecque, et à laquelle nous donnerons le
nom de Moresque, ne paraît pas s'enfoncer dans l'intérieur
des terres qui bordent la Méditerranée j il n'est
même pas constant qu'on l'ait trouvée plus loin que
l'Egypte : elle est d'ailleurs très commune sur toute
l'étendue des côtes Barbaresques. Cette espèce est la
seuleCîiersite étrangère qui existe aussi en Europe. Car
il est bien évident pour nous que l'espèce de Tortue
que Pallas s'était procurée aux environs de la mer
Caspienne et qu'il nomme Ibera (Espagnole), doit
être rapportée à la Tortue Moresque {Mawitanica),
comme nous le prouverons par la suite, à son article.
^ On ne peut véritablement pas établir d'une manière
bien précise le nombre des espèces de Cliersites que
nourrit l'Asie. Car i'iiabitation de plusieurs , que
l'on a dites être originaires des Indes orientales, ou
qui ont été déposées comme telles dans quelques
collections, et citées ensuite comme provenant de
ces pays, n'est rien moins que régulièrement constatée.
De ce nombre sont Içs Tortues Géante, de
Daudin , de Vosmaer et celle que nous nommerons
o u CHÉLONIENS CHERSITES. 27
Peltaste ou à bouclier léger. Réunies aux espèces que
nous savons positivement venir des Indes ou de leur
Archipel, ces Chersites sont jusqu'ici au nombre de
six, dont cinq Tortues proprement dites, et de plus le
type et la seule espèce encore connue aujourd'hui du
genre Pjxis.
Les deux Amériques continentales n'en produisent
que trois races.. Le genre Cinixys, qui comprend trois
espèces , n'a encore été recueilli qu'à Démerari et à
la Guadeloupe, et un nombre semblable se trouve en
Californie et dans les îles de Galapagos. C'est un fait
digne de remarque que ces trois dernières espèces ont
beaucoup plus de rapports avec quelques Tortues indiennes
qu'avec celles du continent Américain. Cellesci
ont toujours une carapace extrêmement pesante et
agréablement colorée 5 tandis que les Tortues de Californie
et des îles de Galapagos, comme la Tortue de
Perrault en particulier, sont au contraire d'une teinte
noire et d'une légèreté relative très remarquable.
Nous ne savons pas si nous devons considérer comme
appartenant vraiment à l'Amérique, la Tortue que
M. d'Orbigny a , nous assure-t-il, trouvée en Patagoîiie;
Tortue qui n'offre pas la plus légère différence
avec la Sillonnée, qui est une espèce essentiellement
africaine. Ceci a d'autant plus lieu de nous surprendre,
que nous ne connaissons pas dans tout le règne
animal, et particulièrement parmi les Vertébrés, une
seule espèce qui se trouve à îa fois eu Afrique et en
Amérique. Jusqu'à ce qu'une autre preuve soit venue
confirmer ce fait, nous serons portés à croire que la
Tortue de M. d'Orbigny a été apportée d'Afrique en
Patagonie.
Au reste^ nous donnons ici en note un tableau de la