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5 2 8 TO R T U E S MARINES
ti'op minces, ou quand elles n'ont pas la longueur ou
la largeur désirables, on emploie des procédés à l'aide
desquels, tantôt pour obtenir de plus grandes lames
on en soude deux entre elles, de manière que les parties
minces de l'une correspondent aux plus épaisses
de l'autre et réciproquement; tantôt en taillant les
bords de deux ou trois pièces en biseaux réguliers de
deux à trois lignes de largeur, on place ces bords avivés
les uns sur les autres. Dans cet état on dispose les
plaques entre des lames métalliques légèrement rapprochées
à l'aide d'une petite presse, don ton augmente
l'action, quand le tout est plongé dans l'eau bouillante,
et par ce procédé on les fait se confondre ou se
joindre entre elles, de manière à ce qu'il devient impossible
de distinguer la trace de cette soudure.
C'est presque constamment au moyen de la cbaleur
de l'eau, en état d'ébullition , qu'on obtient ces effets.
La matière de l'écaillé se ramollit tellement par l'action
du calorique, qu'on peut agir sur elle comme sur
une masse molle, sur une pâte flexible et ductile k laquelle
on imprime par la pression, dans des moules
métalliques, toutes les formes désirables ; des goujons
ou repères, reçus dans des trous correspondans, maintiennent
les pièces en rapport. Quand elles sont arrivées
au point convenable, on retire l'appareil et on le
plonge dans de l'eau dont la température est très basse
et où il reste assez long-temps, pour que la matière
conserve par le refroidissement la forme qu'elle a
reçue.
L'opération de la soudure s'obtient par un procédé
qui dépend de la même propriété dont jouit l'écaillé
de se ramollir par l'action de la cbaleur. L'ouvrier
taille pn bjsçau réguliçj- ou en çliitnfréin, les deus
o u CHÉLONIENS THAlASSITES. 529
bords qui doivent se joindre. Il a soin de les tenir très
vifs et très propres, en évitant d'y poser les mains et
même de les exposer a l'action de l'haleine ou de la
vapeur de sa respiration, car le moindre corps gras
pourrait nuire à l'opération. Il affronte les surfaces,
il les maintient à l'aide de papiers légèrement humectés
et dont les feuillets, posés à plat, ne sont retenus
que par des fils très déliés. Les choses ainsi disposées,
il soumet le tout à l'action d'une sorte de pinces
métalliques à mors plats, serrées par des leviers vers
leur partie moyenne. Ces pinces sont chauffées à la
manière des fers k presser les cheveux dans les papillotes
; leur température est assez élevée pour faire
roussir légèrement le papier. Pendant cette action de
la chaleur l'écaillé se ramollit, se fond et se soude sans
médiaire.
Enfin aucune portion de cette écaille ne reste perdue
dans les arts : les rognures et la poudre qui résulte
de l'action de la lime, sont réunies avec des fragmens
plus ou moins étendus, et le tout est placé dans des
moules en bronze, formés de deux pièces entrant l'une
dans l'autre, comme les fractions qui constituent
la masse d'un poids de marc. On remplit ces moules
de la matière, de manière k ce qu'elle soit en excès;
on l'expose k l'action de l'eau bouillante, après l'avoir
serrée légèrement. Peu k peu et k mesure que l'écaillé
se ramollit, on agit sur la vis de pression qui rapproche
les deux parties du moule, jusqu'k ce que les
points de repère indiquent que l'épaisseur de la pièce
est telle qu'on la désire.
Tels sont, d'une manière générale , les procédés
de l'industrie qui s'exerce sur la matière de l'écaillé
dans laquelle on incruste des lamelles d'or alliées et di'
REPTILES, II, 54