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cela se conçoit d'après l'étendue de leurs vastes poumons
, qui doivent admettre une quantité d'air suffisante
pour fournir à leur sang toutes les propriétés
qui résultent de l'hématose; quoique leur circulation
pulmonaire ne soit que partielle, elle est ici très évidemment
arbitraire.
Les narines des Tlialassites ne sont pas prolongées
comme celles des Potamites; cependantrorifice externe
de leur canal nasal est surmonté d'une masse charnue
dans l'épaisseur de laquelle on distingue le jeu des
soupapes que l'animal soulève à volonté lorsqu'il est
dans l'air , et qu'il peut fermer exactement quand il
plonge dans la profondeur des eaux; Cet appareil
remarquable, qu'on retrouve aussi dans les Crocodiles,
est proportionnellement plus développé dans les
jeunes individus que chez les adultes. Cette particularité
a pu même donner lieu, dit-on, à quelques erreurs
des naturalistes, qui ont regardé comme des
espèces distinctes de jeunes individus qu'ils caractérisaient
par la présence de celte sorte de corne sur
l'extrémité du nez.
Quoique les Tortues ne se mettent guère en rapports
entre elles par la voix qui, pour les espèces terrestres,
n'est en effet qu'une sorte de soufflement,
lorsqu'on cherche à les irriter, en les excitant à la
marche, ou lorsqu'on les saisit 5 les espèces éminemment
aquatiques semblent cependant faire exception :
on a signalé les cris des Potamites et ceux de quelques
Chélonées; mais c'est suriout dans les Sphargis que
cette particularité a été remarquée. La plupart des
individus pris dans des filets, ou blessés grièvement,
ont poussé des sons très bruyans et des cris
o u CHÉLONIENS THÀLASSITES. 115
d'après lesquels leur nom même a été emprunté (i).
Les Thalassites se nourrissent principalement de
plantes marines. Ce sont en effet ces substances alimentaires
dont on trouve leur estomac rempli. Il paraît
cependant que quelques unes, surtout parmi celles
qui exhalent une odeur de musc, comme le Caret
et la Caouane, font entrer dans leur nourriture la
chair des Crustacés et de plusieurs espèces de Mollusques
, telle que celle des Sèches en particulier. Leurs
mâchoires sont en effet robustes, comme le bec des
oiseaux de proie, très solidement articulées, et leurs
muscles très développés (2). Ce bec de corne, crochu
en haut et en Ijas, est coupant sur ses bords, dont la
tranche est mince d'ailleurs et le plus souvent dentelée
en scie ; la mâchoire inférieure est reçue dans une
rainure de la mandibule , comme la gorge d'une tabatière
dans le couvercle qui l'emboîte, et l'autre bord
interne de la rainure , celui qui correspond au palais,
est en outre saillant, dentelé, de sorte que par le simple
mouvement de pression exercé avec beaucoup de
force par l'excessif développement et les attaches étendues
du muscle crotaphite sous la voûte des os pariétaux
et des frontaux postérieurs, la substance saisie
se trouve coupée trois fois de l'un et de l'autre côté de
l'ouverture de la bouche. La langue, large, très charnue
et mobile, quoique courte, sert à recueillir, à reporter
de nouveau sous ces coupoirs dentelés la matière
alimentaire. Elle la ramasse pour la diriger au
dessus de la glotte dans la cavité du pharynx, quoi-
('!) Tome i du présent ouvrage, page 414, note.
(2) Tome i de cet ouvrage, page 404. Voyez les détails de celle
organisation,
55.
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