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622 REPTILES SA.IIR1EÍÍS.
tions de MM. de HumLoldí et Boiipland, que diez les
Caïmans la chaleur atmospliérique , portee à un liaut
degré, détermine l'engourdissement et une sorte de
torpeur, analogue à celle que le froid produit dans nos
climats sur la plupart des Reptiles.
C'est peut-être aussi au peu d'énergie de leurs organes
des sens, et par suite au petit nombre d'idées
qu'ils acquièrent par leurs sensations , que la plupart
des Sauriens montrent peu d'instinct de sociabilité.
Quelques uns à la vérité réunissent leurs efforts et
leurs mouvemens pour cbasser ensemble ; mais ils ne
s'attroupent pas pour se défendre, ou pour combattre
un ennemi commun. Le seul besoin de la nourriture
ou de la propagation de l'espèce les porte à se réunir;
mais ils ne savent point se construire des demeures
communes. Comme leurs petits, en sortant de l'oeui^
peuvent subvenir à leur propre conservation , les parens
ne s'en occupent pas, et rarement les mâles concourent
ils à la construction du nid, c'est-à-dire à la
réunion de quelques feuilles sècbes ou de substances
molles que les femelles recherchent pour couvrir les
oeufs, qu'elles déposent dans quelque lieu abrité et qui
est rarement prédisposé par elles-mêmes.
Nous allons maintenant faire connaître les modifications
principales et les particularités que présentent
les Sauriens , sous le rapport de leurs perceptions , en
étudiant les formes et la structure de leurs organes
des sens.
1° LE TOUCHER. Comme nous avons traité de ce
sens avec assez de détails dans l'étude que nous avons
faite de l'organisation des Reptiles (i) , nous n'aurons
(1) Tome ler^ pages 66 et 75.
SENSIBILITÉ, TOUCHER. 62 5
à donner ici que de simples développemens aux faits
principaux qui nous sont offerts par les divers genres
des Sauriens.
Nous avons déjà dit que la sensation du toucher dépendait
du contact matériel des corps plus ou moins
résistans qui étaient mis en rapport avec la surface de
l'aiîimal, qui pouvait ainsi apprécier quelques unes de
leurs qualités. Si la taction est indépendante de la volonté
de l'animal, cette sensation est éprouvée d'une
manière passive : elle est active au contraire, si l'être
animé, par suite de sa volition, touche, tâte, palpe,
explore la surface des corps pour acquérir la connaissance
de leurs qualités dites tactiles. De sorte qu'en
recherchant comment cette double faculté de recevoir
une sensation^ en touchant et en étant touché, s'exerce
chez les Sauriens , nous aurons d'abord à rappeler les
différentes modifications de leurs tégumens, et ensuite
celles des diverses parties de leur corps, qu'ils peuvent
employer activement pour apprécier les qualités des
objets dont ils veulent acquérir une connaissance plus
intime, en explorant leur volume, leur solidité, le
repos ou le mouvement, la chaleur ou le froid, etc.
La peau des Sauriens est en général composée des
trois couches principales superposées, que l'on retrouve
anatomiquement dans les tégumens des autres
animaux vertébrés. Le derme, constitué par un tissu
fibro-gélatineux^ dense et serré, peu poreux, mais fort
élastique, est intimement adhérent aux organes qu'il
recouvre ; soit aux os de la tête en particulier par leur
périoste, soit aux muscles par les lames cellulaires,
lesvaisseaux et les nerfs. Puis une couche très mince de
matière muqueuse et colorée très diversement suivant
les espèces. Enfin une sorte de croûte ou de lame