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S20 TORTUES MARINES
de Cuba, de la Jamaïque, aux îles des Caïmans ,
de Saint-Domingue ; dans l'océan Atlantique, aux îles
du cap Vert et de l'Ascension ; dans l'océan indien ,
aux îles de France, de Madagascar, Séchelles, et
Rodrigues 5 h la Vera-Crux, dans le golfe du Mexique ;
aux îles Sandwich et de Galapagos dans l'océan Paci-
^ fique. Celles qu'on trouve dans la Méditerranée et
dans le grand océan Atlantique, semblent s'être égarées
et ne se rencontrent que très isolément.
Les Tortues marines sont peut-être, parmi les
Reptiles, les espèces qui fournissent à l'homme le
plus d'avantages et qui lui soientréellement très utiles
Aussi dans les climats où les Thalassites sont abondans,
leur capture devient très importante. On les
reclierclie principalement pour en obtenir les carapaces,
la chair ou la viande, la graisse , les oeufs et
les écailles.
Dans les pays où ces grandes Tortues sont communes,
et atteignent d'énormes dimensions, on sait
que les indigènes se servent des CARAPACES comme
de pirogues ou de nacelles pour côtoyer les rivages ;
qu'ils en couvrent leurs huttes, qu'ils en font des bacs,'
pour y faire désaltérer les animaux domestiques et
des baignoires pour laver les enfans. Ces circonstances
étaient connues dans l'antiquité. On trouve dans
Pline et dans Strabon, des passages qui prouvent que
certainshabitansdesbordsdelamerIlouge,qu'onnommait
les Chélonophages, en tiraient en effet ce parti (i)
(1) PH.-E, H,St. Anim. lib. vi, cap. xxy. Tanta, enim mai^nitud,
a,s apud eos proveniunt Tosludincs , ut singuloe , singulircask
icgend.s .sufficaut et navigantibus ChclonoplKigis scapluirum usum
pvoebeaiK.
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ou CILÉLOIÎÏËÎIS TtlALAàSlTES. 521
La CHAIR de plusieurs espèces, principalement celle
du genre Chélonée, qu'on nomme la Franche, a été d'abord
fort recliercliée par les navigateurs, auxquels elle
a fourni dans beaucoup de parages une nourriture
saine, agréable et succulente, qui était surtout appréciée
comme une viande fraîche après de longs voyages
sur mer; mais ensuite on l'a servie sur les meilleures
tables. Maintenant elle est considérée comme une
nourriture de luxe : elle est devenue l'objet d'un commerce
spécial dans la Grande-Bretagne, d'oii l'on expédie
exprès des vaisseaux dans la mer des Indes. Les
Anglais ont même établi sur certaines côtes des parcs
ou viviers dans lesquels on recueille ces animaux pour
en faire des cliargemens, et l'on voit vendre leur
viande dans les marchés.
La GRAISSE de plusieurs espèces, lorsqu'elle est fraîchement
recueillie, remplace le beur r e et l'huile dans
les apprêts des alimens culinaires ; et quant aux espèces
dont la chsir est imprégnée d'une odeur musquée,
comme dans la Caouane et le Caret, on recueille la substance
hui leuse, dont on se sert dans toutes les circonstances
011 l'on a besoin d'adoucir certains frottemens,
pour préparer les cuirs auxquels on veut donner de
la souplesse, ou pour l'éclairage, par la combustion
dans les lampes. Cette matière grasse, fluide et véritablement
huileuse , d'une couleur verte assez foncée,
e s t , dit-on, si abondante qu'il n'est pas rare d'en
extraire jusqu'à trente pintes d'un seul et même individu.
Les OEUFS de la plupart des espèces sont recherchés
pour leur saveur , quoique leur albumen ne se coagule
pas par l'effet de la cuisson , ainsi que nous l'avons
dit plus haut, et qu'il ait une teinte verdâtre. Le
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