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m T O R T U E S TERRESTRES
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au milieu desquelles il en existe deux autres beaucoup plus dilatées,
qui sont la tympanale et la mastoïdienne.
Toute la face externe des membres antérieurs et le côté interne
des avant-bras sont revêtus de tégumens squammeux
triangulaires, aplatis, allongés, imbriqués, qui diffe'rent peu de
ceux qui se montrent sous la plante et le derrière des pieds. La
région fémorale voisine de la queue porte une trentaine de
petits tubercules arrondis et convexes. Ils sont longs, grêles et
pointus; les antérieurs, recourbés latéralement en dehors; les
postérieurs, en dedans.
La queue est courte, mais un peu moins chez les mâles que
chez les femelles. Nous l'avons toujours vue revêtue d'écailles
semblables à celles dès cuisses, et sans ongle à son extrémité.
C O L O R A T I O N . Les individus consei'vés dans nos collections
offrent une teinte d^un vert excessivement pâle sur le pourtour
des plaques de leur carapace, tandis que le centre s'en montre
d'un brun marron. Cette couleur est aussi celle qui se môle au
jaune pàle du sternum. Quant aux autres parties du corps, elles
paraissent jaunâtres. Dans l'état de vie, c'est tout autre chose:
l'Homopode Aréole a le front et le vertex d^un rouge plus ou
moins foncé, les mâchoires et les membres verdâtres, le cou
d'un vert noir et les ongles bruns. Certaines parties de la boîte
osseuse sont sujettes à varier de couleurs, suivant les individus.
Ainsi la surface des plaques de la carapace, excepté toutefois
les aréoles et les bords, qui sont toujours d'un brun marron,
est tantôt d'un jaune clair, tantôt d'un jaune verdàtre sale ou
bien d'un vert pàle, et à ces teintes se mêlent souvent encore
des traits de couleur pourpre. On rencontre aussi quelquefois
des individus dont le sternum présente un blanc jaunâtre uniforme
; mais en général, c'est une nuance bien brune qui règne
sur la plus grande partie de son étendue.
DIMENSIONS. L'Homopode Aréolé est de toutes les Chersites
connues, celle qui conserve la plus petite tailie. Jamais, en effet,
nous n'avons vu d'individu qui nous ait offert plus de seize centimètres
de longueur totale. Voici les principales proportions
du plus grand de notre Musée :
LONGUEUR TOTALE, 13". Tàe. Long. 2" 3"'; haut. 1" 5"'; larg.
antér. 5"',postér. 1" 5"'. Memb. antér. Long. 3" 8"'. Memb. poster.
Long. 5" 4"'. Cou. Long. 3'". Carapace. Long, (en dessus) 11" 5"';
haut. 5"; larg. (en dessus) au milieu 11". Sternum. Long, antér.
O U CHERSITES. G. HOMOPODE. 15 1
2" moy. postér. T ; larg. antér. 2». Moy. 8"„ poster.
2" 6'". Queue. Long. 2".
J E U N E AGE. INous possédons de petits Homopodes Aréolés,
dont le diamètre de la boîte osseuse n'excède pas celui d'une
pièce de cinq francs. Le test serait tout-à-fait circulaire sans la
large échancrure en V que présente antérieurement le pourtour
de la carapace qui, loin d'être roulé sur lui-même à certaines
places, offre presque partout une portion horizontale. Les plaques
ont du reste la même forme que dans les adultes, si ce
n'est pourtant les sternales, qui sont un peutirées dans leur sens
transversal. Ces jeunes sujets, conservés dans l'alcool, sont toutà
fait décolorés.
VARIÉTÉS. On rencontre souvent des individus appartenant à
cette espèce, qui ont plus de treize plaques discoïdales. Parmi
ceux de notre Musée qui sont dans ce cas, il s'en trouve un auquel
on en compte dix-sept. Celui, en particulier , qui a servi
de modèle à la figure de Sclioepf, en avait quatorze.
P A T R I E ET MOEURS. Ainsi que la plupart des Chersites qui habitent
l'Afrique Australe, l'Homopode Aréolé vit également
dans l'île de Madagascar, d'où il en a été rapporté plusieurs
exemplaires au Muséum, par MM. Quoy et Gaimard. Mais la
plus grande partie de ceux qui appartiennent àia collection ont
été recueillis au cap de Bonne-Espérance par feu Delalande.
Observations. Quand on lit avec quelque attention la description
que donne Wormius d'une Tortue qu'il dit lui avoir été
rapportée vivante des Indes-Orientales par des marchands qui,
nous n'en doutons pas, se l'étaieiit procurée au cap, il devient
évident que cette Tortue n'était autre qu'un Homopode Aréolé.
Ce qui le prouve suffisamment, ce sont les quatre ongles que
cette Tortue avait à toutes les pattes, les diverses couleurs dont
elle était peinte, et la forme si crochue de son bec qui a fait dire
à Wormius que sa tête ressemblait à celle d'un perroquet. Or
tous ces caractères ne conviennent effectivement à aucune autre
Chersite qu'à celle-là. Ceci bien établi, on sera donc par conséquent
forcé de convenir que la Tortue Vermillon de Lacépède,
de Daudin et de Latreille, doit être aussi rapportée à l'Homopode
Aréolé et non à la Tortue Anguleuse, ainsi que paraît le croire
M. Gray, puisque la description de chacun des trois auteurs que
nous venons de citer est tirée de celle de Wormiuâ.
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