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TORTUES TERRESTRES
c'est qu'on la considérait comme ne différant point de celle
des côtes de Barbarie, ou la Moresque, qui, de son côté, ne
semble pas fréquenter les mêmes parages que la Tortue Grecque.
Partout où l'on observe celle-ci, on l y rencontre abondamment
, et les endroits qu'elle recherche de préférence sont
les terrains sablonneux et boise's.
Les Tortues Grecques se nourrissent d'herbes, de racines, de
limaces et de lombrics; elles passent l'hiver engourdies, dans
des trous qu'elles se creusent elles-mêmes, quelquefois à plus
de deux pieds de profondeur, et d'où elles ne sortent que vers
le mois de mai. Comme la plupart des Reptiles, elles aiment à
se réchauffer aux rayons du soleil. Nous nous rappelons
qu'en Sicile , où ces animaux sont très communs, c'était toujours
à l'époque la plus chaude de la journée que, sur le bord des
chemins, nous en rencontrions dont la carapace avait acquis
un degré de chaleur tel, qu'à peine pouvions-nous endurer la
main sur ce test. Nous avons quelquefois vu deux mâles se disputer
la possession d'une femelle avec un acharnement incroyable
: ils .se mordaient, plus particulièrement au cou, cherchant
à se renverser sur le dos, et la lutte ne se terminait effectivement
que lorsque l'un des deux combattans .se trouvait vaincu
de cette manière.
Les femelles pondent vers le milieu de l'été, dans un petit
creux, toujours bien exposé au soleil, de quatre à douze oeufs
blancs, sphériques, de la grosseur de petites noix, qu'elles recouvrent
de terre , mais dont elles ne prennent pas plus de
soin que des petits qui en sortent au commencement de l'automne.
En Sicile, en Italie , on vend sur les marchés des Tortues
Grecques, dont la chair est moins estimée que le bouillon
que l'on en fait.
Obsevi^ations. Nous répéterons ici ce que nous avons déjà dit
à l'article de la Tortue Bordée, que nous ne sommes nullement
de l'avis des naturalistes qui pensent que la Tortue Grecque
est positivement celle qu'Aristote désignait par le nom de
( xc-Awv/, x^p^odcc ), car il est bien certain que les anciens confondaient
les deux espèces sous le nom commun de Tortue
terrestre.
Le livre de Conrad Gesner, sur les Quadrupèdes ovipares,
est le premier dans lequel on trouve la représentation fidèle
de la carapace de la véritable Tortue Grecque, laquelle fut
OU CHERSITES. G. TORTUE. m
gravée tout entière, long temps après, par Séba et par Meyer,
mais moins bien à beaucoup près. On cite aussi comme synonyme
de cette espèce, la Tortue de terre commune de Ray;
mais la description qu'il en donne est, suivant nous, trop incomplète
pour que l'on puisse décider si elle se rapporte plutôt
à la Tortue Grecque qu'à la Tortue Bordée. Quant aux figures
désignées encore par le nom de Tortues terrestres, dans l'ouvrage
d'Aldrovande et celui de Jonston, il est évident qu'elles
appartiennent à cette dernière espèce ; mais celle que Knorr a
fait graver dans ses Délices de la nature, représente le jeune
Age de l'autre, et l'on voit bien clairement, parles descriptions
que Briinnich et Schneider ont publiées d'une Tortue, l'un sous
le nom de Testudo geometrica, l'autre sous celui de Testudo Hermanni,
que tous deux avaient également sous les yeux une
Tortue Grecque.
On peut dire, à l'égard de M. Lacepède, qu'il est arrivé à
peu près le contraire 5 car, sauf quelques détails sur les moeurs
de cette espèce, qu'il a racontés d'après Cetii, l'article dans
lequel l'auteur des Quadrupèdes ovipares croit faire l'histoire
de cette Tortue, y est complètement étranger, attendu
que sa description et la figure qui l'accompagne sont celles
d'une Tortue Bordée, et qu'il cite comme n'étant qu'une simple
variété de la Grecque, produite par le climat, ou des espèces
exotiques^ qui en sont parfaitement distinctes. Parmi elles
se trouve en particulier celle qu'il appelle la Tortue Grecque
de la côte de Coromandel, laquelle doit être certainement
rapportée à l'une ou à l'autre de ces grandes Tortues confondues,
jusqu'à ce jour, sous le nom de Tortues de l'Inde ; mais
qu'il décrit d'une manière trop vague pour que nous ayons
pu reconnaître l'individu même dont il parle, parmi ceux de
la collection.
4. LA TORTUE GÉOMÉTRIQUE. Testudo geometrica Linn.
CARACTÈRES. Test ovale, convexe; plaques du disque bombées,
noires avec des lignes jaunes formant diverses figures
géométriques; aréoles déprimées; une plaque nuckale linéaire,
la suscaudale simple.
SYNONYMIE. Testudo piata vel stellata. Mus. Worm. pag. 516.
Testudo jabi(ti aut sabuti uigricantibus et flai'escentibus figuris