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510 TORTUES MARINES
même leurs membres sont, très propres à s'appuyer
sur l'eau, lorsqu'ils ont le corps immergé, pour s'y
mouvoir avec une grande vitesse : tous les mouvemens
généraux de transport étant, pour ainsi dire,
réduits à ceux qu'exige la faculté de nager.
Quoique la conformation du squelette soit h peu
près la même cliez tous les Cliéloniens , il y a cependant
dans la carapace, dans le plastron et dans les os
des pattes, des caractères très propres à faire reconnaître
, même dans les débris fossiles, les os des Tlialassites
d'avec ceux de quelques espèces qui pourraient
appartenir a d'autres familles du même ordre.
Ainsi pour la carapace, les huit paires de côtes,
même dans les individus adultes, à moins qu'ils n'aient
atteint une extrême vieillesse , ne sont pas élargies et
soudées entre elles dans toute leur longueur. Elles
laissent vers le limbe des espaces qui, dans l'état
frais, ne sont remplis que par des lames cartilagineuses,
flexibles, quelquefois même tout-à-fait membraneuses.
Les Potamites seules sont dans le même
cas, avec cette différence notable que dans celles-ci,
les extrémités des cotes n'atteignent pas, du côté du
plastron, les petites pièces osseuses marginales dans
lesquelles elles se trouvent reçues ou emboîtées ,
comme des pierres fines taillées seraient retenues dans
leur cliaton.
La courbure générale de la carapace , constituée
par les vertèbres et parles côtes, est toujours très
surbaissée et se rapproche encore, sous ce rapporf, de
la forme que nous avons indiquée dans les Potamites.
Mais chez celles-ci l'ensemble du bouclier est généralement
arrondi, presque circulaire; au lieu que dans
o u CHÉLONIENS THALASSITES. 5H
lesTlialassites, la carapace est en coeur ; elle s'allonge
et se rétrécit sensiblement en arrière, tandis qu'en
avant elle présente une large échancrure.
Le plastron diffère de celui des Chersites et des Elodites,
qui l'ont toujours complètement ossifié vers la
partie moyenne, excepté dans leur premier âge. Les
seules Potamites ont, comme les Thalassites, le sternum
membraneux dans la région centrale , laquelle se
trouve ainsi encadrée de pièces osseuses de formes
diverses dans les différentes espèces : voici cependant
une particularité assez remarquable, c'est que l'ensemble
de ce plastron dans les Tortues marines est
beaucoup plus long que large, et que dans les fluviales,
chacune des pièces qui le composent, quoique très
variables pour la forme, offrent cependant plus de
largeur que de longueur.
Quant aux caractères fournis par les extrémités libres
des pattes , nous n'avons presque pas besoin d'insister
sur les différences essentielles qui se trouvent,
pour ainsi dire, inscrites dans la forme des os qui
composent la main ou le pied, d'après ce que nous
avons dit àia page 383 et suivantes du premier volume
du présent ouvrage. Nous répéterons seulement ici
que les deux extrêmes en brièveté et en prolongement,
s'observent d'une part dans les pattes des Chersites,
dont les os du pied ou de la main offrent en totalité le
quart ou le tiers au plus de la longueur du tibia ou du
radius ; tandis que d'autre part, chez les Thalassites, la
main surtout a souvent plus de quatre fois la longueur
des os de l'avant-bras, et le pied postérieur au moins
la moitié en sus de l'étendue du tibia. Les Potamites
et les Elodites n'offrent ensuite sous ce rapport que
des proportions intermédiaires.