ment je dis au pr éjudice du Roy & de fon authorite : car
puet avenir, que on fait la chofe du R oy , 8c dé fori
Royaume bonne (ans fon exprès commandement,
combien que telles entreprifes (ans fon congie exprès
font à redouter, 8c fort à delaÿer. Omnia prias . . . .
expedtri quant orrais fapientes decet.
Le Troiftéme point Principal.
Tournons à parler de F Eftat de Clergie figuré par
l’airain, qui eft metail fonnant. Car le Clergie doit
avoit clameur de vérité, prefchier, 6c dénoncer: les
aucuns par authorité, comme les Prélats} les autres
par doctrine, comme autres Clercs Théologiens, 6c
Juriftes, 6c Philo fophes morals. Si dis par la première
Çonfideration.
La Tremiere Çonfideration.
SE leClergié fàint, 6c fault à dire la vérité de bonnes
moeurs, 6c de noftre foy j il eft a reprendre
comme caufe des erreurs, 6c des maux qui s en en-
fuivent. E t c’eft une dure fentence contre aucuns
Clercs, 6cPrélats de noftre temps. Neantmoins c’eft
l’aflertion de Dieu parle Prophète Ezechiël: BU ho-
minis 6cc. Ezech.m. 17.18-Dit noftre Seigneur, Que
fi le Prélat ne dénoncé le péril, au quel eft le peuple,
La Premia e Çonfideration.
C’E s T expedient à F Eftat populaire qu’il (oit en fub-
jeétion plus que s’il vouloir prendre l’Eftat de domination
j c’eft la determination 8c declaration d’Ari-
ftote 1. Tolit. L ’une des raifons eft par l’exemple de
A fenfualité, 6c de Fame en un homme ; c’eft expedient,
que la fenfualité ferve , 6c Fame domine. Exemple
d’un foible au regard d’un fort. Exemple des pieds au
regard des yeux ou des bras. '
La Deuxième Çonfideration.
C’E s t expedientsque F Eftat populaire foit par les
autres plus hauts Eftats gouverné amiablement,
(upporté , 6c favorifé. C ’eft Conlèil de l’Apoftre :
Inferioribus membris abundantlorcm honorera circumdamus.
i.C o r .x n . 2$.
La Iroifiéme Çonfideration.
/'"'’E s t expedient, que le R o y , qui eft le chief d’or
'-'en v a leu r , 8c en authorité, ne fuefFrépoint confondre
les officiés des membres deflousfoy, mais doit
8c aucun périt, il demandera, 8c requerra le fang, c’eft B labourer, que chacun fade fon office. Cette confide-
à dire la mort de la main du Prélat,
E:
La Deuxième Çonfideration
S t , fe leClergié ne la beure point corporellement
'comme les autres membres *8c Eftats, non pour
quant il eft neceflàire à la chofe publique, 8c vie ci vile.
Cette çonfideration eft contre le murmure d’aucuns
qui ont envie de l’Etat de Clergie en ce qu’il
vit (ans peine, felon leur avis, 8c, fans profit. Non pour
quant eft ce le plus bel fervice que on puifle faire à
un Prince, 8c Seigneur, que de lui dire franchement,
6c noncier vérité. Et de ce dit faint Jacques : Q u i converti
fecerit peccatorem ab en ore vU fua 8cc. Jacob.v.20.
Cette çonfideration m’a contraint de reprouver les
deflus dites, 8c ne s’en doit douloir Prince quelconque,
car c’ eft pour lalvation, 8c corrcélion de ceux qui
errent, ou ont erre, lefquels ne peuvent etie en eftat . > . . , r -\
de falvation tant que ils demourroient obftineement C le droit chemin, le chemin Royal. Cette confideraèn
tels erreurs.
ration profite a declarer, que le chief ne doit point ufer
des pieds comme des bras en fa defenfe. Si ne doit
point commander aux populaires, 8c à F Eftat de
Bourgeoifie qu’ils foient armés régulièrement, comme
les bras de Chevalerie doivent eftre -, car ce feroit confusion.
Si feroit l’accoutumance très perilleufe , in-
jufte, 8c dommagieufe.
Quod natura negat, nemo féliciter audet.
Vray eft que neceffité n’a lo y , mais on ne doit mie
tantoft faindre, ou jugier neceffité.
La Quatrième Çonfideration,
/ 'V E st expedient, que l’Eftat de Bourgeoifie (oit
'-'maintenu 8c induit tellement qu’il voile toûjours
La Troifième Çonfideration.
SI le Clergie eft empefehié adiré vérité par menaces,
8ccraintes, ceux qui les font font à reprendre
6c à condamner, 8cne font à exeufer , s’ils errent
j car ils errent volontairement, 8c font les autres
errer , 8c veulent que la lumière , ou torche de
vérité voife fejon leur afteétion, 6c non mie félon rai-
fon. S i leClergié fent, ou apperçoit que erreurs contre
bonnes moeurs, 8c herefies contre là Foy aient eftè
publiées au préjudice de tout le Royaume , ou de
Chreftienté. Clergié ne doit point ce faire pourTraittié
quelconque de paix fait, ou à faire, que les dites erreurs
, ou herefies demeurent fans correétion, ou convenable
réparation. A vient à la fois que la malice
du temps eft telle que la vérité de la foy peut eftre celée,
ou non prefehiée félon la doélrine de J. C : Nolite
tion s’entend, 8c veut dire que le peuple foit content
de fon Eftat, 6c qu’il fe fouffre mener 8c conduire
par le chief, 8c par les deux Eftats fouverains : ou autrement
l’ordre du corps myftique de la choie publique
feroit tout fubverti, comme fi les pieds ypuloient
ufurper l’office du chief, ou des bras, ou du ventre,
ce feroit la deftruétion non mie du corps feulement,
mais d’eux mêmes : 8c nous l’avons expérimenté pluf-
que meftier ne nous fût n’agueres, que gens qui à
peine dévoient appartenir aux pieds , (è avançoient
de gouverner le chief, que dis-je, gouverner, mais
confondre, 8c tyrannifer.
C ’eft grand différence de regarder l’Eftat R oyal, 8c
du chief prefentement, envers celuy qui étoit qu’au
Palais, je ne lçay quels s’avançoient à la compagnie,
à la rég le r , 6c a le forcier. Ce lieu icy appert un
lieu celeftial, quand nous veons noftre R oy auffi couronné
, 8c environné de nos Seigneurs de fori fang à
telle multitude j c’eft maintenant comme une noufantlum
dare llimiere, felon la fimilitude du temps dé Either.
cos. Matt. vu. 6. C eft quand on le doute, que la vente __ -- - - r. _ *7.
periroit par la malice 6c perverfité de ceux qui Font à
foûtenir ; car malice aveugle l’entendement 8c fait
errer à bien jugier , Excacavit eos &c. Sap. 11. 2.1
Excepté ce cas, ou femblable, on ne doit point redouter
guerre, ou efclandrè pour dire vérité felon
faint Grégoire, Reftiùs oriri feandalum permittitur, quam
xerilt%s deferatur.
Le quatrième point principal.
A la parfin nous avons dit , qu’en l’Eftat de Bour-
ecoife doit eftre le fer de labeur & la terre d’humilité.
Si pi ens pour la declaration aucunes confiderations.
2SÇova lux oriri vifa eft 8tc. Efther vm.i<5. C ’eft bien
icy plus que devant exultation, joye , 8c jubilation.
Grace à Dieu d’amour, 6c de paix, qui eft vie\ voye, &
wm/Joan.xiv.6. Grace à fa glorieufe Vierge M ere, 8c
àSainéte Geneviefve, qui one ne faillirent à cette cité.
Grace au virginal Epoux de noftre. Dame S.Jofeph
ju fte , du quel le Mariage fût lignification de la plus
parfaite union 8c conjonétion qui foit. C ’eft de Dieu,
8c de fon Eglife. Si devons honorer ce mariage virginal
j cette facrée 8c chafte conjonétion, nous qui que-
rons paix 6c union. Graces à Saint Denis, 8c à Saint
R em y , Patrons 6c Apoftres de France. Grace à tous
Saints,
677 . . Saints, 6c Saintes, defquels les mémoires, 8c les Reliques
font en cette glorieufe, Royale, 8c très-Chrétienne,
6c religieufe C ité , 6c bonne V ille de Paris.Gra-
ces à vous R oy Tres-Chreftien, àlaReyne , àMon-
feigneur le Daupliin, qui félon fon âge yatres-con-
ftamment labouré,8c Dieu le parfacede bien en mieux.
Grâces à vous tous nos Seigneurs. Si concluons en
Suppliant que paifiblement, 8c concordéement , 8c
uniement le droit chemin, nous parvenions à la vie
venus tant de horribles maux en ce Royaume, le aucuns
fe fuffent expofés jufqu’à la mort pour refiiter
aux erreurs , qui ont efté racine de nos maux : non
pour quant félon le Proverbe commun , Bout mieux
tard que jamais. Et eft bien à croire, que plu fieurs
fe font bien repentis de leur dilation, au diffimulation
par paour humaine, ou mondaine en cette matière.
Item. Se contre la vérité de la F o y , 8c de bonnes
moeurs, aucuns vouloient maintenant refifter malicieuperdurable
de Paradis. Preftante eo qui eft benedittus in ^ fement, 8c pertinàcement. Ils feraient plus à blafmer,
C Y fine la propofition faite de par FUniverfité de
Paris au Palais Royal: l’An 1415. ie 4. Septembre,*
8c depuis feut avoüé cette propofition folemnellement
à faint Bernard, comme il appert par l’inftrument fait
fur ce le 6. jour du dit mois. Furent prefensavec le
R o y , le R oy de Secile. M. de Berry, M. d’Orléans,
de Bourbon , d’Alençon, d’E u , 8c plufieursautres.
os4cla eft per M . foannem de (jerfonno Doclorem in facra
Pagina, & Cancellarium Ecclejia Parifienfis.
que par avant, d’autant que on aveu par expérience les
maux qui s’en font enfuis. Et feroit ce cya leur damnation
eternelle, 8c auroit-on caufe fouffifante de faire
procez ouvertement contre eux, autant contre
grand courage, le plus petit, 8c d’autant plus que le
grand peut plus nuire s’il erre 5 8c plus profiter , s’il
confelîè vérité.
Item. L a vérité de la Foy qui a efté prefehée ne
comprend quelconque perfonne nommément, 8c ne
tend à quelconque punition pour le temps paffé : mais
veut que fàuffeté contraire lbit déracinée par le temps
futur 8c tourner à bonne penitence ceux qui paravant
auraient erré, fans en vouloir prendre vengeance, ou
punition, en tant que on ne voudrait perfeverer. Car
lors on ne devrait point elpargner, ou diffimuler qui
voudrait continuer.
Non eft clementia bello. 1Sjullaeft permeioftor peftis quam familiaris inimicus.
Item. L a vérité de la Foy a efté prefehiée publiquement,
afin que chacun puiflè appercevoir comment
amie J.VOV mnosoegneurs au raiais ceux qui ont la ftuffetécontrairedogmatizée enfecret.
demouratt toujours ennere, quelque “ ou à font à blafiner, & à haïr par les Seigneurs
leiquels ils ont fait errer a leur damnation, s ils ne ont
repentance, 8c à la fubverfion de la chofe publique. Et
par le contraire ceux font à aimer, à loiier, 8c a rémunérer
, qui ont publié maintenant, ou autresfois con-
ftamment cette vérité, 8c en donnent bonne information.
Qui converti fecerit peccatorem 8cc. Jacob, v.20.
Item. La vérité de la F o y , qui a efté darreinement
publiée, 8cpropofée, eft telle, 8c fi notoire, que il
n’eft homme quelconque, s’il a jugement de raifon,
qui ne la puilfe appercevoir legierement, (oient Chref-
tiens, ou Payens, foient Juifs, ou Sarrafins, (oient
jeunes, ou vieux, foient Clercs, ou laiz. Car cette
vérité eft un principe en droit naturel : Non occides.
Cy enfuit une fcedulle qui refpond à ce que aucuns
pouvoient oppofer3 que lapropofit'ton de ÏUniver-
Jitè efi contre paix, àr deshonneur de aucuns
Seigneurs.
LA vérité de la F o y , 8c de bonne doétrine ha contraint
FUniverfité de Paris donner darreinement
le 4. jour de Septembre : l’An 1413. en fes inftruéfcions
pour parler devant le R oy 8c nos Seigneurs au Palais,
que cette vérité demouralt toûjours entière, quelque
paix , ou Tràittiéfût fait, ou à faire. E t le propo-
lant a reprouvé aucunes fàufles doétrines pour les
caufes, ou confiderations qui s’enfuivent.
Prémierement. Car vérité eft fuer de paix, 8c jamais
on ne peut avoir paix qui vaille,ou tienne contre vérité,
comme dit Dieu par le Prophète. Non eft pax impits.
Ifàïæ. l v i i . z i . Pourtant commande Dieu. Pacem &
veritatem diligite : dixit Dominas. Zach- Vrti. IZ. Aimés
paix & vérité't ce dit noftre Seigneur.
Item. Si on ne poqvoit autrement avoir paix, que
par fouftenir faulfeté contre la F o y , ou bonne doéfcri-
ne, on devroit plus-tôt fouftenir quelconque guerre, ou
efclandre félon la doélrine de faint Grégoire. Reüiits
mri fçmdalHmjmmitmtr difer*,*?. E t E x o d .x x .^ . Tu ne occiras point. Et fcait chacun,
a ce propos dJoit Jefus-Chnih Non vcm pactm m t -C -, ne vauroitmie fefon railon, queon luy fiftain’
tere fedgladium. Matth.x.34. Et s’entend pour la Foy
8c vérité foûtenir.
Item. Sans la vérité de la F o y , 8c des Commande-
mens de Dieu, les Chreftiens, (oient Princes, ou autres,
ne peuvent eftre en eftat de (àlut. Et par ainfi
chacun C lerc , 8c Prélat qui aime leur falut, doit la
vérité prêchier, 8c fauflete reprouver, 8c par l’efpe-
cial FUniverfité , autrement fa diffimulation feroit
caufe de leur damnation, 8c de la la foye propre. Si
non annuntiaveritis 8cc. dicit Dominas per Ezjechtelem
cap. m. 18.
Item. La vérité de la Foy ne (ê doit pas feulement
croire de ceur, mais fe doit confefler de bouche, quand
on fent qu’autrement elle periroit, ou que les gens fe
damneraient par croire fauffie doélrine au contraire.
• n O- O- WmMmi /-r .J .........‘
f i, c’eft à dire, queon l’occift (ans procez 8c fans authorité
, 8c que nul ne doit eftre juge en (a caufe. Si
eft vray que fuppofé que onques homme n’eüft efté
occis injullement, que fi eft la doélrine generale contre
la quelle FUniverfité a fait propofer, très à damner,
8c plus que n’eft la mort d’un R o y , oudelaRey-
ne. Si eft vray auffi , que aucun homme d’entendement
, tant (oit laye doit répugner à la dite doélrine
felon fon eftat, pouvoir, ou fçavoir, ou il fe damne.
Coneblio fraterna codit fub pracepto.
Item. De cette vérité de la Foy ne fe doit homme
plaindre j Car on Fa prefehée mefmement (ans vouloir
accufer, ou pugnier peribnne quelconque, morte,
ou vive. Comme on ha fait proteftation publique. Et
s’aucuns fe fentent touchiez par cette vérité, ils en
ou par mauvaife inftruftion, Scoperation. Carie cr*. D doivent bien ufer & regracier Dieu ; quand’ on la-
ditur occ. Rom. x. 10. * •
Item. L a vérité de la Foy eft à pefehier, quand on a
lieu, 8c temps pour la dire devant Princes 8c ailleurs
qui la peuvent enteridre, 8c défendre, 6c que le C lergié
peut avoit franchife de parler, lors n’y a point
d’exeufation, 8c car ainfi e(loit,deprefent l’Univer-
fité n’a pû, ne voulu plus délayer, qu’elle n’ait fait
fon devoir en la dite propofition 8cenfonadveû.
Item. Combien que cette vérité de la Foy, Sc de bonne
doélrine eût peu moult profiter , qui l’eût plûtôt
ditte conftamment, 8c eft à croire que nefuflentmie
* 1413. Orationem Gerfonii approbacUniverûtas.
TomiIB.Tars.il.
beure tellement pour leur (àlut, 8c correétion, 8c des
autres lefquels ont efté , ou feraient au temps futur
dechcus, 6c damnez par les erreurs contraires. Car
(ans cette voulenté tels ne pourraient eftre fauvez. Et
qui autrement les enfeigneroit, ou (ouftiendroit, ou
favoriferoit, il lesdeceveroit, 8c fe trébucherait, 8c
eux avec à certaine damnation, tant temporelle, comme
eternelle, fi ne fe faut point icy jouer.
Item. Se pour la dite vérité de la Foy fouftenir aucun
avoit à (ouflrir perfecution, ou mort, feuft en
appert, ou feuft en occult, il feroit vray Martyr, comme
on doit penfer que Dieu en a plufieurs ............. Et
V v z celuy,