meminifle fe efle Chrifti inyfteriîs initiacos , non habere
eos in corde fuo ullam Le g em , faltem naturæ,
qua inclinarentur alteri non facere quod fibi fieri
nollenC} non cogitare eos quoque quos fpoliant, 8c
jugulant efle Chriftianos , Chrifti fanguine re-
demptos. Non cogitare, quodTurcarum Imperator
tanta latrocinia in terris fuis nequaquàm fuftineret.
poftiint, qu£E valet milleteftes, 8c fi fpoliati vel ta-
cere cogantur, vel prasdones illos obvoluto vultunon
agnofcant unquam, turn ratio, turn confcientia eos
prodit. Luna videt , & fydera teftes intendunt ocu-
los, ut eft apud Satyricum. E t animus impurus, diis
hominibufque infeftus, neque vigiliis, neque quieti-
bus fedari poteft, ita confcientia mentem latronum
Non cogitare de morte, de falute , de juftitia Dei, Aindubiè vexât, aut ita cæcos reddit eos fua vecordia,
de novimmo Judicio, de Sententia irreffagabili, de
fempiternis ignibus, 8c perpetuo cruciatu. Non faltem
cogitare de fua fama, de nomine, de probitate
majorum, de laude patriae, 8c de propria nobilitate.
Non judicare impium efle alteri per vim fuarapere,
cum ipfi quandoque furem, quivix duos aureos fub-
traxit , in patibulum faciant affigi, cum flagitiofior
fit furto, rapina. Non timere faltem propriam con-
fcientiam, quje relatrare debuit, quam efrugerenon
utFidem, Religionem, famam, æquum, honeftum,
omnem Le g em , atque pudorem pro nihilo ducant,
immö ipfumDeum juftumjudicemderideant, inma-
lifque, 8c fua crudelitate , latrocinioque ftohdi per-
fiftant, nonfecùsac ipfedæmon, cujus funt famuli,
8c fatellites, cui parent, quern rapinis plaçant, à quo
8c poft paucos dies in ignem inextinguibilem miferri-
mè detrahentur.
F I N I S .
j o a n -
657 658
JOANNIS GERSONII
DoBoris & Cancellaru Vanfienfis,
O R A T I O
A D R E G E M
F R A N C I Æ.
H A B I T A A N N O 1415.
Ex MS. Cod.V'iEt. 138.
E X in fempiternum vive. Dan. de grâce, afin que Vôtre ame vive toujours ici fans la
11.4. O Roi tre.s noble 8c ex-, mort de péché mortel 8c en la parfin en la pardurable
cellent, vives toûjours fans fi- félicité. Quant à la fécondé vie, nous defirons que
nement. Ce beau falut vous vous aïés loïal amour au bien commun de vôtre Roïau-
prefente vôtre treshumble fil- me, tellement que par légitimé fuccefîion de vôtre,
le l’Univerfité de Paris, com- Roïale lignée vous viviez en elle, car la vie du Perefe
J me jadis les làges Philofophes, continue en la lignie,comme ditlefage, Mortuus e(l <rPa-
jqui lors étoient de cette Uni- ter, & quaft non eft mortuus, rehquit emm JîliumfibiJîmüem.
J verfité étant en Egypte , ubi Eccli.xxx/4. Exerp pie de David, qui fit regner, foi
primé cçeperunt philofophari , dirent à Nabuchodnozor, vivant, Ion fils Salomon. Et pareillement nous liions
Roid eCh aldée, 8c de Babylon, quand furent venus deCofdroé, 8c de plufteurs autres Rois. Veez, Sire,
en là prefence Rex &c. Pareillement, Sire, vôtre comment vôtre treshumble fille vous faluë raifonna-
ponne V ille de Paris, vôtre C i té , De qtta ditta funt blement , hautement , 8c profitât)lement, 8c di-
gloriofa, vôtre C ité , dis-je, glbrieufe, Royale, de- fant , Rex in fempiternum vive. O Roi très no-
vote, ôcReligieufe, par ma bouche vous fait ce beau ble 8cc. Cette falutation par elpeciàl, quant à la tier-
falut, elle qui porte prefentement en fa devilè, ce vie de la quelle eft plus à propos , fit jadis7
Le droit chemin , c’eft le chemin Roïal , qui S. Remy à Rheims quand il baptifa le Roi Clovis. Car
tend à la confervation de vôtre Seignorie Roïa- dit l’hiltoire, que S. Remy rempli du S. Efpritluide-
le , 8c de vôtre très noble perlonne, vous dit: %ex nonça , que fa Roïale Seignorie durerait tant que
in fempiternum vive. Mais incontinent fe meut une vraie F o i, 8c juftice dominerait en fon Roïaume. Et
queftion, comment Sages 8c Bourgeois défirent à le aucun demande pourquoi la fille du Roi ? Pourquoi
un homme mortel, ôcdientT^wcfrc. Roi vis perdu- là bonne Ville de Paris ? Pourquoi Ion Parlement?
rablement, 8c fans fin. Nous mourons tous. Omnes Pourquoi là Chevallerie, ôclonClergié, car je porte
morimur. Eccli. xxv. 33. Hodie %ex , cras moritur. la parole de tous en c e , 8c j ’en aurai bien l’aveu, pour-
Nous lifons de tous nos predecelfeurs, tant aient ve- quoi dis-je, ils font prefentement plus ce falut que une
gus, que le refrein eft. Mortuus eft. Notahtftoriam de autrefois? Laraifony eft bonne, Sire. Les làges Clers
illo qui converfus eft. Quisefthomo qui vivet,& non vide bit _ dient, que lervitude eft une mort civile, voire mort
Pf. LXXXVI1149. mortem}e]u&rit Pfalmifta,hoc eft judicium ^ plus à-fuir que n’eft mort corporelle , 'Jsfsmo bonus
omni car n i, c’eft certain comme de la mort, ce dit-on, libertatem nift cum vita amifit. Or qui eft ainfi depuis
en proverbe commun. Répondons que le Roi a triple, aucun temps? dont eft douleur 8c horreur à reciterj
vie : vie naturelle, ou corporelle -, vie efpirituelle-, vous, 8c vôtreSucceflèur légitimé, Monlèigneur de
vie civile, 8c univerfelle. Chacune de ces vies a là Guyenne, 8c la Reine, 8c outre encore vôtreChe-
pardurabilité. La vie naturelle, laquelle donne l’a- valleiïe,' vôtre Clergié, vôtre bonne Bourgeoife, ef-
me au corps, fera pardurable quand le corps réfufci- quels gift vôtre vie civile, R oïale, 8c univerielle, citiez
' tera , clair 8 c __, fubtiï, 8c immortel. L a vie comme en fervage 8c en très dure 8c vile lèrvitute par
efpirituelle, laquelle eft donnée à l’ame par la grâce l’outrageufe entreprilè d’aucunes gens de peti.t, ou
du làintEfprit demeure pardurable , *fe' on ne peche nul eftrè, qui vouloient donner 8c quérir leur prb-
point mortellement, ou quand apres péché on fe re-, pre profit, félon de ce que vôtre fille l’Univerlïte, 8c
lieve par penitence. L a vie civile 8c univerielle , la vôtre bonne Ville de Paris écris par tout, comme bien
quelle eft donnée à un Roi par loïal amour du bien informez. Etprotefte pour maintenant, 8c autre fo is ,.
public8ccommun, Quia Imperium nafeitur ex fonte^que je ne tiens à venjance quelconque, ou à puni-
pietatis, dure en ce Roïaume par légitimé fu c c e f lîo n tio n , mais feulement pour la vérité, 8c pour y mettre
de la lignie Roïale, fans certain terme 8c comme par- provifion, ou temps futur. Quia non évitâtnr mdum
durablement quant à ce monde, cjuoufjue cejfet omnis nift cognitum. Ainçois je fais ici de par vôtre bonne Vil-
principatus ; fi pouvons louhaiter 8c prier a vous . Si- le de Paris en efpecial cette imprécation de boncucur
te , qui avez cette triple vie, Rex &c. O Roi très- volontaire, 8c entière. Qiiepar la miferi cordé que
noble 8cc. Et que dirons nous, Sire, par ces para- Dieu vôtre fouverain Seigneur vous à faite 8c par icelles,
fors que vous honourés vôtre corps fans le .cor- le grâce que vous amendés de lui 3 par iaconfidera-
rompre par villaïne ordure , afin qu’il reiïufrite en; tion auflî du Jugement de Dieu , quandji parloit à
gloire 8c en vie pardurable de Paradis quant à la pre- Abraham fur la deftruétion des cinq Citez pechere fiés,
mier# vie. Nous defirons que. vous gardiez l’etat pour le peche qui ne fait à nommer, ouildifojt,'que
Tomi IV. R ats IL T t fi dix