174 MICHEL -RHANGABÉ.
d’auguste et reçut le diadème. Les historiens font
mention de l’alliance que Michel-Rhangabé contracta
avec Charlemagne. Ce prince était doué de qualités
brillantes et d’une grande piété ; il rétablit le culte
des images ; du reste il était fort mauvais capitaine,
et les armes lui furent peu favorables. Il conçut
un tel chagrin d’une sanglante défaite que les Bulgares
lui avaient fait éprouver, le 21 juin 813,
qu’il eût dès-lors abdiqué, sans les instances de
Procopia et des patrices. Peu de jours après, Michel
apprit que l’armée avait proclamé empereur Léon
l’Arménien , et de ce moment rien ne put le retenir
sur le trône. Il se fît raser la tête, prit la robe monacale
et se retira dans un monastère, le 11 juillet
suivant, après un règne d’un an et dix mois ; il y
termina tranquillement sa carrière. Procopia prit
en même temps le voile, avec ses deux filles, Gorgone
et Theophanon. Michel-Rhangabé eut aussi trois fils
de son mariage :
i° Tbeophylactus qui fut fait empereur par son
père et couronné le 25 décembre 811. Quelques
historiens rapportent que Michel fit demander pour
Theophylactus, la main d’une fille de Charlemagne.
Léon l’Arménien, une fois maître de la couronne,
fît mutiler ce malheureux prince, qui fut relégué
dans un monastère et y prit le mom d’Eustratius ;
20 Staurace qui reçut le diadème en même temps
que son frère, et mourut pendant la durée de son
règne ;
3° Enfin Nicetas, qui à l’âge de quatorze ans embrassa
l’état ecclésiastique, fut, comme son frère,
mutilé par les ordres de Léon l’Arménien, devint
MICHEL-RHANGABÉ. 17S
patriarche, et mourut sous le règne de Basile le
Macédonien, en 878.
De ce qui précède, on voit qu’il peut exister des
monnaies des séries suivantes :
Du 2 octobre au 25 décembre 811, Michel-Rhangabé seul,
octobre 811 à 813, Michel et Procopia,
décembre 811 à 813, Michel et Theophylactus,
décembre 811 à 813, Michel en société avec ses fils Theophylactus
. et Staurace.
Du 2 octobre au 25 décembre 811 , ou jusqu’au
11 juillet 813.
MICHEL SEUL.
Un usage constant, suivi par les officiers monétaires
de cette époque, était de représenter sur les
monnaies de l’état, toutes les effigies des empereurs
qui occupaient en commun le trône de Constanti-
nople. Il est donc probable qu’à partir du moment
où Michel se fut donné pour collègue son fils Theophylactus
, il ne parut plus seul sur les monnaies ;
on conçoit dès-lors, que puisqu’il ne reste que deux
mois, pour le temps pendant lequel ont- été frappées
les pièces à la seule effigie de Michel, elles doivent
être d’une rareté très-grande ; c’est ce qui arrive
en effet.
Il ne saurait d’ailleurs être difficile de déterminer
avec certitude, les monnaies qui appartiennent à
cette série. Ducange en a publié deux, qui ne peuvent
, en aucune façon, s’attribuer à Michel-Rhangabé
; les types, le style du dessin, la fabrique, les
légendes , tout s’y oppose. Aussi, le B™ Marchant,
en s’efforçant d’apprécier plus exactement les droits
de chacun des empereurs du nom de Michel, à ces