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dernière explication. En effet, le jeune prince a le
diadème et le premier rang ; or, Heraclius-Constantin
fut créé césar et couronné le 22 janvier 6i 3 ; la
monnaie, par suite, paraîtrait donc postérieure | à
cette date ; d’un autre côté, Eudocia, sa mère ,
était morte le 14 août 612, et il faudrait que la
monnaie fût antérieure à cette seconde date ; mais
alors Heraclius-Constantin n’étant pas couronné et
Eudocia l’ayant été, cette princesse devrait occuper
la place d’honneur. Ces conditions n’étant pas remplies,
il est difficile de trancher la difficulté. Remarquons
cependant, que si l’on accordait la monnaie à
Heraclius-Constantin,Gregoria et Constant, il ne serait
pas plus aisé d’expliquer la présence du prince-enfant
diadémé, et surtout l’ordre des effigies du revers.
D’ailleurs, je le répète, il serait au moins étrange
que l’effigie d’Heraclius, chef suprême de l’empire,
ne parût pas sur une pièce d’honneur, émise de
son vivaint et vraisemblablement par Son ordre , et
qu’enfin Heraclius-Constantin ne prit pas le suriioin
qu’il portait constamment sur les monnaies.
Tout bien considéré, je suis forcé d’admettre que
le quinaire d’argent en question, offre les traits
d’Heraclius père et fils, et de l’impératrice Eudocia,
première femme d’Heraclius, parce que cette attribution
réunit en sa faveur, plus de probabilités que
toute autre.
¿Innée xxrm , 644.
HERACLIUS-CONSTANTIN ET SON FRERE HERACLEONAS.
Tous deux destinés par leur père à occuper le
trône de Constantinople, ces jeunes princes, après
HERACLIUS-CONSTANTIN. 81
sa mort, partagèrent la puissance suprême, du 11
mars au .22 juin 641 • Heraclius-Constantin étant
mort ce jour même, il résulte du rapprochement des
dates précédentes, que les monnaies aux deux seules
effigies d’Heraclius-Constantin et d’Heracleonas, n’ont
pu sortir des ateliers monétaires de l ’empire, que
pendant les trois mois et quelques jours écoulés du
11 mars au 22 juin 641. Les monumens numisma-
tiques de ce règne si court, doivent donc être rares,
et le sont en effet. Jusqu’ici, je n’en connaissais que
des monnaies de cuivre frappées à Rome, et dont
j ’ai pensé devoir rectifier l’ancienne classification,
dans une notice sur quelques monnaies de la famille
d’Heraclius (Observations numismatiques, n° m).
Ces monnaies offrent au droit deux têtes jeunes,
mais d’âges différens, et la légende — dd nn era-
cliorum. — au revers, l’indice monétaire xx et le
différènt rom. Cette légende dd nn Eracliorum, convient
aux deux frères, qui tous deux portaient le
nom vénéré d’Heraclius, et comme la plus grande
des deux effigies ne peut pas s’attribuer à celui-ci,
à cause de son air évident de jeunesse, je crois
pouvoir restituer ces monnaies aux deux frères He-
raclius - Constantin et Heracleonas, et par suite
admettre qu’elles ont été frappées pendant les trois
mois que ces deux princes ont passés sur le trône
de Constantinople.
Aujourd’hui je me félicite de pouvoir ajouter à
ces monnaies de cuivre, une charmante petite pièce
d’argent inédite, et qui offre au droit la légende
— e r a c iu s — autour des effigies des deux frères,
au-dessus desquelles paraît une croix; au revers
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