le buste nimbé de la vierge les mains élévées, et
environné des murs d’une ville ; dans le champ,
à côté de la vierge, paraissent quatre croix.
Celles d argent, publiées par Eckhel, portent au
droit la légende —■ anaponik (rétrograde) et mixaha
autour des deux princes tenant ensemble le labarum ;
au revers, se lit entre deux grenetis la légende
- h anaponikoc aeciiothc. — une croix occupe le
champ de la monnaie. Il est difficile de ne pas être
frappé de la ressemblance du type de ce revers,
avec celui de toutes les monnaies frappées en occident
à cette époque ; il faut bien reconnaître là
un envahissement, tardif il est vrai, des modes
implantées en orient par les croisades. Ce type ne
fut cependant pas adopté définitivement à Constan-
tinople, et les anciens types byzantins ne tardèrent
pas à reparaître sur les monnaies.
Les pièces de cuivre frappées par Andronic et
Michel, Ont la même analogie avec les monnaies occidentales.
Au droit, les deux empereurs paraissent
comme sur les monnaies d’argent que j’ai citées
plus haut ; la légende est en caractères superposés,
et offre les noms — anapnk a p et ixm... t —■ quant
aux derniers caractères -, leur sens est douteux, bien
qu’après le nom Andronic on puisse supposer que
1 on voit les initiales des mots <tv70Kpa.Tup p&j/.cti&v ;
le revers est le même que celui de la monnaie
d’argent, sauf que la croix est de plus cantonnée
de quatre poinM|'pnds. Toutefois, comme Eckhel
s’est borné à demre le revers de cette monnaie,
en disant qu’il offre, Comme pour la pièce d’argent,
une croix dans un bouclier, il se pourrait que les
quatre besans ou points ronds fussent aussi placés
sur cette monnaie d’argent (cab. Soleirol).
Je possède une petite pièce de cuivre, présentant
au droit les deux empereurs, tenant ensemble une
longue double croix; Andronic est accompagné de
la légende — . . . . ikoc. — et Michel de la légende
— mhxa.... — le revers offre un ensemble de traits
bizarres inexplicables ; il se compose de deux x
superposés et formés de traits courbes ; entre eux
paraît un gros point, et à droite et à gauche, une
figure irrégulière et de forme ovale.
Une autre petite pièce de cuivre que je possède
également, a ses légendes oblitérées, bien que
cependant on lise à gauche ...niko... ; les deux
empereurs tiennent ensemble le labarum ; au revers
paraît la vierge debout et nimbée ; elle a les mains
élevées et porte un manteau ; elle est accompagnée
de la légende — mr ëv.
Enfin je possède une rare pièce d’argent, que
je suppose sortie de l’atelier monétaire de Kherson *,
et qui offre de l’analogie avec les monnaies que j ’ai
cru devoir refuser aux empereurs de Trebizonde.
Au droit paraissent deux empereurs ayant chacun
un nartex à l’épaule, et tenant ensemble un laba—
rum, auquel ils sont reliés par deux cordons de
perles ; la hampe du labarum est terminée, à sa
partie inférieure, par un pied à plusieurs branches,
et est accostée de deux étoiles ; la figure de gauche
1 La Khersonêse-Taurique ne devint possession des Génois qu'en 1451,
sous Jean-Paleologue et Jean-Cantacuzène. Plus tard, après la destruction
de l'empire grec, cette province fut enlevée aux Génois et forma
l'état des Khans Tatares de Crimée.