920 à 944.
ROMAIN - LACAPJ3NE SEUL.
L’existence de monnaies frappées au nom de
Romain et de son fils Christophe, sans mention
de Constantin - Porphyrogenèle , pourrait jusqu’à
un certain point, expliquer celle de monnaies impériales,
à l’effigie isolée de Romain-Lacapène. Le
Bou Marchant s’emparant de cette idée, a conclu qu’il
devait y avoir e u , entre Romain et Constantin,
une sorte d’arrangement, en vertu duquel chacun
exerçait à part et en son nom propre, certaines
prérogatives impériales, telles que le droit de monnaie.
En partant de ce principe , ce savant, frappé
de. la présence de la barbe que porte l’effigie de
l’empereur Romain, placée sur les pièces de cuivre,
classées par tous ses devanciers à Romain le jeune,
fils de Constantin-Porphyrogenète, a proposé de les
restituer à Romain-Lacapène, qui seul, suivant son
opinion, peut prétendre à l’effigie barbue qu’on y
reconnaît.
Romain le jeune étant mort à l’âge de vingt-
quatre ans , l’argument du B°n Marchant n’a pas une
très - grande valeur, puisqu’à cet âge beaucoup
d’hommes ont atteint le maximum de leur croissance
et portent une barbe fortement caractérisée.
Si nous observons de plus : i° que la légende impériale
du revers est écrite de la maniéré suivante
B.nuTi En ©Eai bAsiLEüs u&>mAia>n. — tandis que
presque toujours les pièces de L eon-le-Sage, et de
Constantin-Porphyrogenète, portent deso au lieu d ’n,
et le mot RomEon au lieu du mot R»mAi»n ; 2° que
les pièces de cuivre de Nicephore-Focas , présentent
également les n et le mot R»mAi®n, nous reconnaîtrons
comme nécessaire, un rapprochement entre
l’émission des monnaies de Romain et de Nicephore
et, par suite, nous devrons reporter les monnaies
en question à Romain le jeu n e , en les refusant
à Romain-Lacapène.
Je n’ajouterai pjus qu’une seule remarque, en
faveur de la classification rejetée par le B°° Marchant,
et que je crois pourtant devoir adopter de nouveau,
d’accord avec tous les auteurs qui ont précédé cet
habile numismatiste ; c’est que l’empereur Romain
de ces monnaies, a de longs cheveux pendans le
long de la figure, comme tous les princes de sa
famille, tandis que Romain-Lacapène , sur les pièces
où il occupe le premier rang (notamment sur celle
d’or qui l’offre en commun avec son fils Christophe
et son collègue Constantin-Porphyrogenète), porte
un diadème orné de deux cordons de perles, terminés
à leur partie inférieure, par un trèfle de pierres
précieuses. Au contraire, les pièces d’or sur lesquelles
Romain-Lacapène occupe le second rang et Constantin
Porphyrogenète le premier qui lui appartenait
légitimement, nous montrent Romain sans le diadème
garni des cordons de perles. O r , si c’est progressivement
que Romain-Lacapène a usurpé la suprême
puissance, ce n’est certainement qu’après s’en être
complètement emparé, qu’il aurait osé se faire placer
sans collègue sur les espèces courantes. D’un côté,
pourquoi exclure son fils qu’il admettait au partage
des honneurs monétaires , quand il s’agissait du
métal le plus précieux ? et de l’autre, pourquoi ne