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Christ, avec la légende — ïc xc ni k I . — au revers,
on voit une croix dont les branches sont terminées
par des globules, et cantonnée des lettres c h p a que
le Bon Marchant a traduites (en voyant un k dans la
seconde) par eravge xuS/frur/ Papttvov S'towtnnv (croix
affermis l’empereur Romain).
La deuxième lettre de cette inscription quadrilatérale
, étant très-évidemment un r , sur plusieurs
exemplaires bien conservés et que j ’ai eus entre les
mains, je ne puis admettre la traduction précitée
et suis obligé d’en chercher une autre. Remarquons
d’abord que l’ensemble des quatre lettres c u p a
employées sur la même pièce, enlève au caractère
r ou au caractère p , la valeur de la lettre rho ;
mais il est fait ici usage de l’alphabet grec, à n’en
pas douter, puisque nous voyons un a , c’est donc
le caractère p qui comporte la signification rho et le
signe r , doit être interprété différemment.
Son. explication découle, fort heureusement, de
l’inspection de toutes les légendes de la forme Kwj/ê
6a»5i/ N. S'itrno'in , que nous observons sur les espèces
des règnes voisins et notamment sur celles de
Michel-Ducas; le mot Gorùu y est écrit Ro»0ê/ (sic).
Il n’y a donc aucune difficulté à compléter de la
manière suivante, le sens de la phrase dont nous
avons ici les quatre initiales : on lit immédiatement
Cvf/s Ro»0s/ Pa>tuava> , et l’attribution proposée
par le B™ Marchant, bien que basée sur une version
erronée de la légende, n’en demeure par moins
exacte.
Nous avons vu que Constantin-Ducas et Eudocie-
Dalassène, ont les premiers renoncé aux monnaies
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de cuivre pieuses et anonymes. Romain - Diogène
aura cru devoir éviter de reproduire les types imaginés
par Constantin-Ducas, et sera naturellement
revenu à ceux des monnaies de cuivre, alors
répandues en profusion , et qui n’offraient qu’une
légende pieuse et l’effigie du Christ. Tout en adoptant
cette efffgie, l’ambitieux Romain n’aura pas
voulu conserver la mode introduite par l’empereur
Jean-Zimiscès, et aura tout au moins ordonné de
placer l’initiale de son nom sur les monnaies qu’il
faisait frapper.
J’ai long-temps douté moi-même de la validité de
cette attribution , que j ’adopte pleinement aujourd’hui
, et la raison qui m’y a conduit est l’existence
entre mes mains, d’une monnaie à effigie de Michel-
Ducas, surfrappée sur une pièce dont les types
primitifs, à en juger par les faibles traces que j ’ai
eu le bonheur d’y reconnaître, sont précisément
ceux des pièces à inscription quadrilittérale, et dont
je viens de m’occuper.
Quant à la pièce aux types des incertaines restituées
par le Bon Marchant à Nicephore-Botaniate,
et sur laquelle ce savant croyait voir c <j> p a , j ’ai
1 original sous les yeux, et la troisième lettre est bien
une n que le tressaillement du coin a défigurée.
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