Nous allons voir ces différens faits vérifiés par
les monumens numismatiques.
Des monnaies, assez rares, sur lesquelles paraissent
Heraclius et ses deux fils, celles qui furent frappées
avant l’élévation d’Heracleonas à la dignité impériale,
sont d’or ou de cuivre et anonymes au droit.
Sur l’o r , Heraclius a une forte barbe ; à sa droite
est un prince de petite taille et sans diadème, â sa
gauche, un prince évidemment jeune aussi, mais
plus avancé en âge; tous trois portent le globe
crucigère ; au revers se voit une croix potencée sur
des degrés, ayant à sa droite, dans le champ, le
monogramme d’Heraclius ; la légende est Vic to r ia
augus. conob. — (cab Soleirol).
Les pièces de cuivre sont d’Alexandrie ou de
Ravenne ; elles offrent, au droit, un type identique
avec celui des pièces d’or. Le revers de celle de
Ravenne porte l’indice M, surmonté du monogramme
d’Heraclius, et accompagné de la date anno x x ,
qui est précisément celle de la promotion d Heracleonas
au rang des césars; à l’exergue, on ht le
différent monétaire ra v (masuite). Celle d’Alexandrie
est frappée sur un flan très-épais et d’un module,
voisin du moyen ; son revers est signé de l’indice M ,
surmonté d’une croix et accosté des lettres i et b ;
à l’ exergue AAEg (cab. Soleirol).
Je ne connais que deux pièces de cuivre, offrant
les trois mêmes effigies, mais frappées depuis le
couronnement d’Heracleonas. Au droit de la première,
les empereurs debout ont tous les trois la
tête diadémée et tiennent le globe crucigère ; au
revers paraît l’indice m surmonté du monogramme
d’Heraclius ; à l’exergue r a v ; la date qui se lit à
gauche et à droite de l’indice, est ahno x x x . Cette date
coïncide parfaitement avec le couronnement du jeune
Heracleonas, événement qui fut accompli précisément
en 63g , trentième année du règne de l’empereur
Heraclius (cab. Soleirol).
Sur la deuxième, qui fait partie de ma suite, on
voit au droit Heraclius debout, en costume militaire,
et tenant une longue croix ; ses deux fils sont à
ses cotés; le revers présente l’indice monétaire m,
surmonté d’une étoile et portant le numéro d’atelier
a entre ses jambages ; à droite et à gauche, anno x x x ;
à l’exergue con.
Quant aux sous d’or qui n’offrent pas de date
pour vérification, on en connaît qui sont absolument
semblables à ceux que j ’ai décrits plus haut, mais
sur lesquels le jeune Heracleonas paraît avec le diadème
crucigère , que portent son père et son frère.
Il est donc impossible de ne pas les classer avec les
deux pièces dont je viens de parler.
Années xx à x x x i, 630 à 641.
HERACLIUS AVEC MARTINE ET HERACLEONAS, OU AVEC MARTINE
HERACLIUS-CONSTANTIN ET HERACLEONAS.
Il n est pas probable qu’il existe des monnaies,
sur lesquelles Heraclius se trouve associé à Martine
et Heracleonas seulement. Ce monarque chérissait
tendrement son premier fils, qui était également
cher au peuple ; dans tous les actes publics, il partageait
avec lui les honneurs suprêmes ; il est donc
bien peu vraisemblable que des monnaies aient
été frappées sans l’effigie d’Heraclius-Constantin,