frère Constantin. Zimiscès était un homme généreux
dont on cite de beaux traits de magnanimité ; il
était d’une grande piété, comme l’atteste l’ordonnance
qu’il promulgua, touchant les monnaies de
l’état.
Après un règne de six ans, Zimiscès fut empoisonné
en Syrie, et mourut le 4 décembre 975.
Il fut marié deux fois ; la première à Maria, soeur
du patrice Bardas-Sclerus, et ensuite à Theodora,
fille de Constantin - Porphyrogenète, et soeur de
'Romain le jeune.
De ce que nous venons de voir, il résulte qu’il
peut exister des monnaies des séries suivantes :
De 969 à 975, Jean-Zimiscês, Basile et Constantin,
969 à 975, Jean-Zimiscés seul.
969 à 975.
JEAN-ZIMISCE S, BASILE ET CONSTANTIN.
Jusquici l’on ne connaissait pas de monumens qui
vinssent se classer dans cette série ; je m’estime donc
heureux de pouvoir, le premier, publier une magnifique
monnaie d’argent que je possède et que je pense
devoir attribuer à Jean-Zimiscès et aux deux princes
qu’il se donna pour collègues. Au droit, paraît le
buste nimbé de la vierge tenant sur sa poitrine un
médaillon représentant le Christ adossé à la croix;
à droite et à gauche on lit mr ëv (mmtdj flêou). La
légende circulaire — ©ce b , ©, tois bAsn,s, — se
traduit immédiatement par ûioront Cotihirois CaaiKsvu.
On remarquera les virgules qui, dans la monnaie,
tiennent lieu de signes abréviatifs. Le revers offre
dans un triple cercle, une inscription que voici
-|_ mERQU - DEDOJCASm, - OEIS.SEEL - niZMlOU
- CAHOT,x, — En suppléant aux signes abréviatifs
et en répartissant convenablement les lettres, on
rétablit ainsi cette inscription invocative + m»tîS
9é0U MoZ*<r(*ev>i « as « ouk c t s r o r t OU
bien encore o v k a t o t / a o s x a/Pê<7T£t/ ( ^ e r e i e u >
pleine de gloire, celui qui met en toi son espérance,
n échoue jamais dans ses projets, ou bien nest
jamais malheureux, mais est comblé de biens).
Quoique la pièce ne porte aucun nom propre,
elle est indubitablement d’un règne pendant lequel
plusieurs collègues occupaient à la fois le trône de
Constantinople ; la forme des alpha et des Tcappa des
légendes, le style général de la monnaie, ne permettent
pas de la supposer d’une autre époque ; et
comme il est certain que presque toutes les espèces
frappées par Jean-Zimiscès, étaient anonymes et
offraient une légende pieuse, il y a tout à parier que
celle-ci, qui présente ces deux caractères, est bien
du même prince. Ceci une fois admis, il devient
évident qu’il est question de Jean-Zimiscès et de ses
deux collègues, puisque le mot C*<riKais est employé
au pluriel ; il serait possible toutefois que la monnaie
n’eût été fabriquée qu’après la mort de Zimiscès, par
les deux frères Basile et Constantin, qui régnèrent
en commun. Mais il semble que, sous le règne
de ces deux princes, les monnaies anonymes aient
cessé d’être en faveur, puisqu’il en existe d’incontestables
, qui ne peuvent appartenir qu’à eux seuls.
Je préfère donc attribuer cette belle monnaie à Jean-
Zimiscès , en société avec les deux fils de Romain
le jeune.