couronnement solennel de Baudouin, s’il a fait
frapper des monnaies sans le titre J iarrortu, c’est
pendant ce premier mois, où il n’était encore que
chef de l’armée des croisés, et empereur désigné,
mais non couronné.
A cette première position de Baudouin, me paraissent
convenir les'monnaies décrites par feu M.
Cousinery et le B°" Marchant, offrant au droit l’empereur
en habit de guerre, tourné à droite et tenant
une croix et une épée, avec la légende — bataoinoc
c â v c t . — que le second a traduite par BaA<Psmf
ota.vpofepùip ffTfaTcep^oi ; on voit au revers une croix
fleuronnée et terminée, à sa partie inférieure, par
des ornemens sinueux. Cette lecture très-ingénieuse
peut être admise, mais en admettant aussi que les
dernières parties de la légende sont bien celles que
je viens de reproduire; c’est ce qui malheureusement
n’est pas assez clairement établi, puisque les deux
numismatistes qui ont étudié cette rare monnaie,
n’ont pu le faire, comme moi, que sur des exemplaires
défectueux.
La suivante, qui n’èst encore connue que par
le catalogue de feu M. Cousinery, présente au droit
l’empereur avec les mêmes attributs, mais vu de
face ; à ses côtés sont les trois lettres ban , que le
B°" Marchant traduit par Ba* <To/m Ai*»& w Ntantgot
sans tenir compte de l’article o qui devrait précéder
cet adjectif. Je ne puis voir dans ces lettres que ce
qu’y a vu feu M. Cousinery, c’est-à-dire b^ao/Noc.
Quant au revers, il présente autour d’une croix grecque
les quatre lettres i u b a , et je pense que cette légende
cruciforme doit être lue précisément comme toutes
celles du même genre qui se sont présentées jusqu’ici,
c’e s t-à -dire , d’après l’ordre suivi par les Grecs,
lorsqu’ils font le signe de la croix. La lin seule dans
ce cas n est pas douteuse, et les deux derniers signes
représentent les mots Ba.hS'oivo f t&wnif mis au cas
régi par le verbe invocatif qui complète la phrase.
Quant au caractère supérieur que le graveur de
M; Cousinery a rendu par une h, il est douteux,
et peut être un k , initiale de Ki/g/e, ou un x , initiale
de xpjtTi ; le second, qui est une n , doit être l’initiale
du verbe qui reste à découvrir.
Enfin sur la troisième monnaie paraît exactement
la même effigie armée, avec la légende — baoin a
( bcîaaoiNo* AsiTjoTHf). — au revers, on voit une
croix à base fleuronnée, et accompagnée, à ses trois
autres extrémités, d’un globule entouré de trois
globules plus petits (cab. du roi).
( Cette dernière pièce ne laisse pas de doute sur
1 emploi du titre J'ea-Torn<, par Baudouin de Flandre,
si toutefois le a qui le représente et qui se trouve
seul du même côté que le b initial du nom b«àà'eivot
n’est pas le a supprimé dans ce nom, et qui
mal lu aura été remplacé par un a ; c’est là un
point délicat que l’examen de la monnaie peut seul
éclaircir, et comme cette monnaie est fort rare,
il est difficile de collationner les légendes données
par les graveurs de feu M. Cousinery et du Baron
Marchant, sur l’exemplaire défectueux du cabinet
du roi.
Telles sont les pièces que je crois devoir classer
a 1 empereur Baudouin de Flandre, à cause de leur
parfaite analogie de style, et surtout à cause du