type remarquable de l’empereur, le casque en tête et
l’épée à la main, dont la présence décèle, de toute
évidence, une origine commune.
HENRI DE FLANDRE.
Henri, frère de Baudouin de Flandre, était né
à Valenciennes en 1174- Après la désastreuse bataille
d’Andrinople, dans laquelle Baudouin fut pris par
les Bulgares, Henri fut élu par les barons pour
tenir la régence au nom de son frère, et tant que
durerait sa captivité. L’année suivante le bruit de
la mort de Baudouin se répandit, et Henri de
Flandre fut couronné à S'e-Sophie, le 20 août 1206.
Le sort des armes lui fut beaucoup plus favorable
qu’à son frère ; il défit les Bulgares à plusieurs
reprises, et les réduisit à demander la paix. Une
fois tranquille de ce côté, il eut à faire face aux
attaques de Théodore - Lascaris , empereur grec de
Nicée. Après des chances diverses, il parvint à
conclure avec son rival une trêve pendant laquelle
il mourut, le 1 x juin 121&.
Henri de Flandre avait épousé en premières noces
Agnès, fille du marquis de Montferrat. Après la
mort de cette princesse, il s’unit à une fille de
Joannice, roi des Bulgares ; cette nouvelle impératrice,
dont l’histoire n’a pas fait connaître le nom,
empoisonna, dit-on, son époux.
De ce qui précède, on voit qu’il faut pai’tager
le règne de Henri de Flandre en deux parties.
dans la première, il ne fut que régent au nom de
son frère, et dans la seconde il régna de fait. On peut
donc trouver des monnaies des séries suivantes :
De 1205 à 1206, Henri, régent pendant la captivité de Baudouin,
1206 à 1216, Henri seul.
1205 à 1206.
HENRI, .RÉGENT PENDANT LA CAPTIVITÉ DE BAUDOUIN.
Plus d’un an s’étant écoulé pendant la captivité
de Baudouin de Flandre, il n’est pas probable qu’il
n’y ait eu aucune émission de monnaie durant
cet intervalle. En tout cas il est fort douteux que l’on
ait continué à se servir alors des mêmes coins que
pendant la présence de Baudouin dans sa capitale ;
c’eût été tout au moins une bizarrerie, sinon une
inconvenance, que de représenter en guerrier un
prince qui gémissait dans les fers, et qui avait été
vaincu. D un autre côté, Henri n’avait pas qualité
pour signer de son nom les monnaies de l’état.
Qu’il ait pris, dans cette circonstance, le parti de
faire fabriquer des espèces anonymes et à effigies
pieuses ; cela est très-vraisemblable. C’est donc sous
Henri de Flandre qu’a dû commencer l’émission de
ces monnaies, tout-à-fait distinctes d’ailleurs des
analogues fabriquées sous Jean - Zimiscès et ses
successeurs.
Il est une de ces pièces anonymes que j ’attribue
à Henri de Flandre, de préférence aux autres empereurs
latins. On y voit au droit le buste du Christ
sans nimbe et adossé à une croix ornée de perles ;
on y lit ic x c , et les cantons supérieurs de la croix
sont occupés par deux croissans ; au revers paraît
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