Il existe bon nombre de monnaies à une seule
effigie, ayant au droit, un empereur debout tenant
une longue croix et le globe crucigère, et entouré
de la légende — en touto nika — Je reparlerai, au
nom de Justinien - Rhinotmète, de la classification
de ces singulières monnaies, qui appartiennent à
Heraclius. Il en est, parmi elles, qui sont frappées
à Carthage; elles sont de deux modules; les unes
offrent l’indice m accosté et surmonté de trois croix,
et à l’exergue, le différent crtg (cab. Soleirol) ; les
autres sont d’un module inférieur et leur indice
monétaire est K.
A l exan d r ie . — Je crois devoir donner à Heraclius,
une pièce très-épaisse et anonyme, offrant,
au droit, un empereur debout s’appuyant sur une
longue croix, et tenant de la main gauche, le globe
crucigère ; le revers est semblable à celui des pièces
ordinaires d’Alexandrie; on y voit un i et un b
séparés par une croix ; à l’exergue, AAEf (cabinet
Soleirol).
A t e l ie r indét erm iné , probablement d e S ic il e . — Les
autres pièces à la légende en to u to nika sont toutes
frappées sur des flans très - irréguliers et cisaillés.
Au revers, paraît l’indicé m représenté par une irn
cursive ; à droite et à gauche, on voit les lettrés
ana neo que Ducange d’abord, et le Bon Marchant
après lu i, ont traduites par le mot AVetvsoatrK (reno-
vatio, restauration). L’exergue est occupé par des
signes très-variés et d’interprétation indevinable.
L’effigie, est presque toujours imberbe sur ces monnaies;
cependant, sur quelques exemplaires, ellè
est assez fortement barbue (cab. Soleirol).
C’est à l’examen d’une monnaie surfrappée, offrant
l’effigie de Constant I I , au-dessus du type des pièces
à la légende en touto nika, que j ’ai dû la connaissance
de-la véritable origine de celles-ci.
On peut remarquer d’ailleurs que ce mot de
restauration, a.retvsoo<ri<, convient parfaitement aux
circonstances dans lesquelles s’*est trouvé Heraclius
lorsqu’il eut renversé la tyrannie de Focas, depuis
long-temps odieuse à l’empire tout entier. Le peuple
a bien pu donner le titre de restauration à la révolution
qui mettait fin à ses malheurs.
Années i à n , 610 à 642.
HERACLIUS, EUDOCIA ET HERACLIUS-CONSTANTE*.
Jusqu’ic i, faute d’une appréciation suffisante, on
n’a pas reconnu de monument numismatique constatant
que l’empereur Heraclius a fait partager les
honneurs monétaires à sa première femme Eudocia.
Ce n’est pas que les monnaies des deux premières
années du règne d’Heraclius manquent dans les
suites byzantines, mais toujours l’effigie de ce prince
y paraît isolée. Il y avait donc ici une lacune réelle
qu’on peut et doit fermer, mais au détriment de l'impératrice
Gregoria, femme d’Heraclius-Constantin.
Je proposé de restituer à Eudocia, l’effigie de
femmé qui sé voit sur les quinaires d’argent, décrits
par M. Mionnet aux noms d’Heraclius-Constantin,
de Gregoria sa femme et de leur fils Constant, parce
qu’il est plus facile d’expliquer l’existence d’une
pièce frappée à la naissance d’Heraclius-Constantin ,
que célle d’une pièce émise au moment du baptême