d’Andronic le jeune. Pendant les premières années
du règne de Jean-Paleologue, les officiers monétaires
ont copié les espèces frappées par le père du jeune
empereur, et il n’y a rien là que de très-naturel.
J’ajouterai, pour confirmer cette nouvelle attribution,
que l’effigie de l’empereur Jean qui paraît ici,
ne ressemble aucunement aux effigies des autres empereurs
du même nom, connus par leurs monnaies.
Banduri (p. 576, t. n) a publié une singulière pièce
de cuivre, dont le Bou Marchant s’est occupé depuis
(lettre-x), et que tous deux attribuent à Jean-
Comnène. Au droit on voit l’empereur debout, tenant
une croix et le globe crucigère, ayant à sa gauche
la vierge assise sur un trône ; la légende est — 1®
aec nop<i>VP. — et au revers on lit mp av. Suivant le
Bon Marchant, la vierge, qui a les bras élevés en
signe d’effroi, est frappée de coups de lances par
trois hommes vêtus de tuniques courtes et coiffés
de capuchons. Ce savant interprète ce revers , ainsi
conçu , en disant que Jean-Comnène, qui a soutenu
des guerres nombreuses contre les ennemis du nom
chrétien, a fort bien pu faire placer le tableau
d’une profanation des images saintes sur ses monnaie?,
pour enflammer, si c’était possible, la haine de ses
sujets contre leurs ennemis. Je ne chercherai pas
à discuter la valeur de cette explication; elle me
paraît peu naturelle et j ’aime bien mieux adopter
pleinement l’opinion des savans qui ne voient dans ce
type qu’une représentation grotesque, si l’on veut,
de l’adoration des mages. Cette opinion qui est celle
des conservateurs du cabinet du ro i, est rendue incontestable,
par l’existence d’une vignette antique,
où le saint mystère de l’adoration est retracé avec
les mêmes personnages , les mêmes costumes et les
mêmes attitudes, q u e l’on retrouve, trait pour trait,
sur la monnaie en question. Cette vignette dont
je dois un calque fort exact a 1 amitié de M. A. de
Longpérier, est insérée dans un manuscrit de la
bibliothèque royale, écrit vers l’année 1000 par
Vickingus, moine de l’abbaye de Prüm.
Le B°D Marchant a joint à sa lettre la figure d’une
petite monnaie de cuivre qui fait partie de sa suite,
et qui offre le même type; seulement le droit est
sans légende, et l’on voit trois étoiles dans le champ
du revers qui ne porte que les deux lettres e t*
J’ai examiné bien attentivement cette curieuse monnaie
qui, du reste , est moins bien conservée que
ne semble le faire supposer la figure annexée à la
lettre du B°” Marchant, et je ne puis, en aucune
façon , en faire remonter l’origine jusqu’à Jean-
Comnène ; elle est évidemment de beaucoup postérieure.
J’en, ai été convaincu bien plus encore, en
acquérant une pièce de cuivre de meme fabrique,
de même métal et de même style, dont voici la
description : au droit est placé un empereur de face,
barbu et nimbé, dont la main droite est tenue par
un saint personnage, probablement la vierge, placé
à sa droite et tourné vers lui ; dans le champ paraissent
plusieurs étoiles, comme sur la petite pièce
de cuivre du B°n Marchant ; malheureusement on
n’aperçoit plus de traces de légendes ; le revers
présente le saint Demetrius des monnaies d Andronic
le jeune et de Jean-Paleologue ; le champ contient
encore quelques étoiles et les lettres . . . m h t p . . . du
57