ne put soustraire Leonce à la vengeance de Justinien,
lorsqu’il recouvra l’autorité suprême; ce prince
implacable lui fit trancher la tête, en même temps
qu’à Tibere-Ahsimare, sept ans après son expulsion
du trône.
Leonce n’a donc exercé les droits monétaires que
pendant trois années au plus. On ignore le nom de
sa femme et de ses enfans, s’il en eut. On ne connaît
jusqu’ici qu’une seule monnaie qui puisse convenir
à l’empereur Leonce ; décrite d’abord par Tanini,
elle a été citée d’après lui par Eckhel et par M. Mionnet.
Au droit paraît le buste de Leonce de face,
portant de la main droite le globe crucigère, et accompagné
de la légende — d i e o n t i . — le revers
est celui des pièces d’or des règnes voisins, c’est-
à-dire que la légende — V i c t o r i a a u g u s . c o n o b . —
entoure une longue croix, placée dans le champ.
Je n’ai jamais eu le bonheur de voir cette rare
monnaie, dont je ne puis que copier la description
donnée par Eckhel.
Dans la première dissertation de ses Mélanges de
numismatique et d’histoire, le Bon Marchant a longuement
discuté la convenancë d’attribuer à Leonce
des monnaies de cuivre, données à Leon-Chazare,
par l’abbé Sestini et par feu M. Cousinery, et qui
offrent la réunion de légendes grecques et arabes. Les
raisonnemens du Bon Marchant sont très-spécieux, et
tout semble concourir à prouver comme il l’avance,
que ces monnaies sont les essais numismatiques des
premiers khalifes de Damas ; ces pièces ne ^peuvent
donc pas être considérées comme tout-à-fait
inséparables des suites byzantines, et semblent plutôt
devoir se caser dans les suites cufiques. En résumé,
d’après l’opinion du B9" Marchant, l’émission de ces
monnaies aurait commencé en 696, deuxième année
du règne de Leonce, et sous le khalifat d’Abd-el-
melik. Quant aux légendes arabes qui accompagnent
ces monnaies bilingues, elles sont peu déterminées
et peuvent se lire de plusieurs manières : Khadar ou
Khadzar (Lion ou Chazaré), puis doriba fy Dams
(a été frappée à Damas).
A cette occasion, j ’observerai une fois pour toutes,
que les imitations arabes des monnaies byzantines,
se rencontrent assez fréquemment dans les cabinets,
et qu’on y reconnaît les types caractéristiques de
plusieurs règnes différens.
Dans sa lettre x x i i , le B°" Marchant s’est encore
occupé de Leonce, et lui a attribué une monnaie
de cuivre de sa suite, sur laquelle il a cru reconnaître
cet empereur avec un césar inconnu son fils.
Je ferai d’abord remarquer que la description porte
le différent monétaire de Constantinople, tandis que
la figure annexée à la dissertation, présente à l’exergue
un ©, parfaitement tracé. J’ai étudié avec le plus
grand soin la pièce en question, et je n’ai pu y lire,
comme le B™ Marchant, que — ...crqs p p a v g . —
nettement conservé; au revers, les caractères bien
qu’un peu oblitérés, permettent cependant de distinguer
le chiffre v ; le signe © de l’exergue existe
réellement et indique naturellement le différent
de Thessalonique. J’étais donc déjà en mesure de
combattre cette attribution, lorsque l’acquisition
de plusieurs monnaies, provenant de la suite de feu
M. Cousinery, m’a procuré une pièce de cuivre