contre Theodose. Pendant cette expédition, les
Sarrazins lui persuadèrent facilement de se substituer
à son maître, qui, ne se sentant pas la force de
lui disputer la couronne, se hâta d’y renoncer. Léon
prit donc le titre d’auguste, et fut couronné le
25 mars 717. Ce prince, ayant embrassé, avec
une sorte de fanatisme, l’hérésie des iconoclastes,
fit anéantir toutes les images saintes, et poursuivit,
sans pitié, ceux qui persistaient dans leur vénération
pour elles.
A plusieurs reprises, le pape Grégoire II supplia
Léon de rentrer dans le giron de l’église romaine ; ne
pouvant y réussir, Grégoire prit le parti de l’excommunier,
affranchit de l’autorité grecque, la ville de
Rome et toutes les autres possessions de l’empire en
Italie,' et défendit de payer à l’état aucun des tributs
annuels. Léon l’Isaurien mourut le 18 juin 741, après
vingt-quatre ans et quelques mois de règne.
Avant d’être parvenu au trône, il avait épousé
Marie, qu’il fit couronner solennellement le 25 décembre
719, et qui lui donna pour enfans i° Cons-
tantinus, qui fut surnommé Copronymus, parce qu’il
souilla les fonts sacrés pendant la cérémonie de son
baptême, et reçut le titre d’empereur dès le 25 mars
de l’année suivante; 20 Anna, que Léon donna en
mariage à Artavasde, dont nous parlerons plus loin.
De ce qui précède, il résulte que l’on peut trouver
des monnaies des séries suivantes :
Années i àxxiv, 717 à 741, Léon seul,
ni à xxiv, 720 à 741, Léon avec Marie seule, ou avec son fils
Constantin - Copronyme,
ni à xxiv, 720 à 741, Léon et Constantin-Copronyme.
Nous allons nous occuper successivement de ces
trois différentes séries.
Annègs i à x x iv , 717 à 741.
M O N L’ ISAURIEN SEUL.
En général, les monnaies de Léon l’Isaurien
sont peu communes, et celles qui n’offrent que sa
seule effigie, le sont bien moins encore. On en
connaît d’or et d’argent, et je vais les passer en
revue.
Observons d’abord que les caractères physiono-
mïques de Léon, donnent assez de facilité pour
préciser les monnaies qui lui appartiennent réellement.
Sa face, sur les pièces frappées à Cons-
tantinople, est arrondie et pleine, ornée d’une
barbe courte et serrée qui encadre le visage.
Sur les sous d’or, le buste de Léon l’Isaurien
#est revêtu d’une robe à carreaux, ornée de perles ;
de la main gauche il tient le globe crucigère ; la
main droite est élevée et tient un rouleau ; la légende
est — d le o n pe au . ou bien p a mul. (per
annos multos) — au revers, on lit, comme de
coutume — V ic to r ia au gu . conob. — autour d’une
croix potencée sur des degrés.
Les tiers de sou offrent les mêmes types et les
mêmes légendes que les sous; seulement, l’effigie
impériale tient le globe crucigère de la main droite,
et au revers, la croix est placée sur une simple
traverse.
La seule pièce d’argent que je connaisse est sans
légende. Au droit, paraît l’effigie des tiers de sou
d’or, et au revers, une croix cantonnée de quatre
x8