
identique avec celle du Bon Marchant, mais qui n’a
jamais pu porter de légende, à cause du peu d’ampleur
de son flan ; au revers, on lit ©e s à l’exergue,
et la date ]?. Du reste les deux monnaies sont, comme
je l’ai d it, parfaitement semblables. De l’inspection
de cette première, il résultait déjà que la pièce ne
pouvait être de Leonce, qui n’a régné que trois ans.
Une surfrappe est venue trancher la question relative
à Maurice, à qui la monnaie n’appartient pas davantage
; celle-ci présente les mêmes effigies, le même
différent ©e s , le même style et l’année vu ou vm ;
on y lit aussi — ...iqs p.... — sans pouvoir démêler
les caractères précédens, parce que la pièce est surfrappée
confusément; cependant cette circonstance
elle - même est d’un grand secours, puisqu’on lit, à
n’en pouvoir douter, le nom de Focas dans la légende
primitive. La monnaie est donc de deux règnes au
moins postérieure à Maurice.
En résumé, il faut restituer à Heraclius et à son
fils Heraclius-Constantin, là monnaie du Bon Marchant
et les deux que je possède ; toutes trois ne
sont autre chose que des espèces Heracliennes, émises
par l’atelier monétaire de Thessalonique. Quant
à la terminaison cius, de deux choses l’une, ou
le c n’est qu’une i mal formée, ou la lettre i du
nom heraclius , se trouve omise, par incorrection de
la gravure. Quoi qu’il en soit, il ne peut plus y avoir
pour moi l’ombre du doute, sur l’attribution que je
viens de proposer.
TIBERIU3 - ABSIMARUS,
Connu sous le nom de T ib e r e Y.
Comme nous l’avons dit plus haut, Absimare,
proclamé empereur dans l’île de Crète, adopta le
nom de Tibere, et vint à Constantinople, à la tête
de son armée. Ayant trouvé les esprits bien disposés à
son égard, il lui fut facile de s’emparer du trône et de
renverser Leonce, qu’il fit mutiler ; cette révolution
eut lieu en 698. Sept ans après, en 705, Justinien,
étant parvenu, avec le secours des Bulgares, à rentrer
par surprise dans sa capitale, ressaisit la couronne
qu’on lui avait enlevée, et se vengea sur Tibere
et sur Lqonce, des dix années d’exil qu’il avait
subies ; le dernier fut arraché du monastère dans
lequel il s’était réfugié, après son expulsion, et tous
deux eurent, en même temps, la tête tranchée dans
l’hippodrome.
Tibere-Absimare a donc régné pendant sept années
entières ; cependant ses monnaies sont rares en tous
métaux, ; mais moins en or qu’en argent et en
cuivre. Du reste, toutes rentrent dans une seule
série, c’est-à-dire que l’effigie de l’empereur s’y
trouve toujours seule. Un caractère numismatique,
tout-à-fait particulier à Tibere-Absimare, nous est
fourni par la manière dont il porte le costume militaire
qu’il affectionnait, et qui, bien que semblable à
celui de Constantin - Pogonat, en diffère cependant
par la position de la haste.
Sur les monnaies de Tibere, cette haste est placée
constamment de droite à gauche de l’effigie, et passe
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