maître de l’Epire, et par suite, de Corfou, qui est
sur les côtes de cette province. Il n’y a donc pas
de doute sur ce point historique, et Theodore-l’Ange
a pris le nom de Theodore-Comnène-Ducas.
C’est donc avec toute apparence de raison, qu’il
faut lui attribuer la monnaie concave de cuivre,
décrite par Tanini et citée par Eckhel et M. Mionnet,
sur laquelle paraît au droit l’empereur debout,
tenant un sceptre et le globe crucigère ; il est couronné
par une main céleste et accompagné de la
légende — ©EOAaPoc a e c iio th c komnenoc o a »kac. —
âu revers est placé le buste du Christ, avec la légende
ÏC XC EMHANkHA.
Quant aux droits de Theodore-l’Ange à prendre
les nobles surnoms de Comnène et de Ducas, le
Baron Marchant les a complètement établis, en
rappelant (lettre xxrr) l’origine maternelle de cet
empereur. Sa bisaïeule était en effet Theodora, fille
d’Alexis - Comnène ( I ) , et la mère de cette même
Theodora était Irene-Ducæna.
On ne connaît jusqu’ici que cette seule monnaie
qui soit légitimement attribuée à Theodore-l’Ange,
empereur de Thessalonique ; il est bien probable
cependant qu’il en existe avec l’effigie de saint
Demetrius.
MANUEL-ANGELUS.
Manuel, frère de Theodore-l’Ange, honoré par
lui du titre de despote, profita de la captivité de
ce prince, pour s’emparer de Thessalonique et de
tous ses états > et sé fit proclamer empereur.
Pour affermir son usurpation , il usa du même
moyen que Theodore, et écrivit, en m3 2 , au pape
Grégoire IX , pour lui promettre, non-seulement
d’embrasser la foi de l’église catholique romaine, mais
encore de se regarder, à l’avenir, comme empereur
par la grâce du saint siège. Pendant que le patriarche
de Constantinople usait de tous les moyens possibles
pour détourner Manuel de ce dessein, Theodore-
l’Ange fut remis en liberté par les Bulgares, rentra
dans Thessalonique et s’empara de Manuel qu’il
envoya en exil à Attalie, ville que possédaient alors
les Turcs. Manuel rendu par eux à la liberté, vint à
la cour de Jean-Ducas-Yatatzes, recouvra quelques
places avec le secours de ce prince, puis le trahit
pour rentrer dans le parti de son frère Theodore
et des latins. Il mourut après 1236.
Il peut donc exister des monnaies de Manuel-
l’Ange seul.
1230 à 1232.
MANUEL-L’ANGE SEUL.
En partant de ce principe, que les monnaies de
Manuel-l’Ange devaient exister, il m’a fallu naturellement
recourir aux monnaies de Manuel-Comnène de
Constantinople, et vérifier si parmi celles-ci, aucune
ne convenait à l’empereur de Thessalonique.