Les monnaies frappées à Constantinople, portent,
suivant leur module, les indices monétaires M, K , i ,
accompagnés du mot anno et de la date. J’ai sous
les yeux une riche série de ces monnaies, offrant
les dates successives depuis l’année xn jusqu’à l’année
xxxvi. Il est bon de remarquer que, sur les monnaies
de petit module avec l’indice i , l’effigie est constamment
de profil.
Cy zique.— Je ne connais de Cyzique, que des monnaies
postérieures à l’année xiv du règne de Justinien,
et par suite munies de dates. Elles sont tout-à-fait
du même style et offrent les mêmes types que les
monnaies de Constantinople. La même remarque
sur les pièces de petit module, portant l’indice i
au revers, s’applique encore ic i, c’est-à-dire que ces
pièces portent l’effigie impériale de profil.
C arthage. — Ce n’est qu’en 5 3 4 , c’est-à-dire
dans la septième année du régné de Justinien, que
Carthage fut conquise sur les Vandales par Bélisaire,
et replacée sous l’autorité impériale. Ce n’est donc
qu’à partir de cette année seulement, qu’il a pu être
frappé, à Carthage, des monnaies de Justinien.
Le Bon Marchant a publié une petite monnaie
carthaginoise, de Justinien, avec la légende — Victo
r ia aug. — et vraisemblablement commémorative
de la victoire de Bélisaire (lettre xvm, fig. 12).
Il en existe de semblables, mais sans différent
monétaire, et dont le revers, au lieu de présenter
un epsilon majuscule, offre réellement une victoire.
Il est possible que celles - ci soient plus spécialement
des monnaies frappées pour perpétuer la mémoire
de la conquête de Carthage ; du reste ces pièces
offrent un signe purement monétaire dans I’n qui
paraît à l’exergue du revers. Toutes deux ont dû
être frappées de 534 à 53g.
On trouve des monnaies, de grand et de moyen
module, frappées à Carthage avec le type des premières
monnaies de Justinien, frappées à Constantinople
, c’est-à-dire à effigie de profil, avec les indices
M et k , et le différent monétaire kart à l’exergue,
ou ka dans le champ, mais sans trace de date au
revers. Ceci prouve que la fabrication des analogues
était encore en vigueur à Constantinople, dans la
septième année du règne de Justinien, à l’exclusion
des monnaies avec date, qui n’ont paru généralement
que dans la douzième année de ce règne. Je dis généralement,
parce que le Bon Marchant (lettre xvm)
a publié trois rares pièces de Justinien, exhumées
des ruines même de Carthage, par M. Falbe, consul
de Danemarck à Tunis, et qui portent les dates
suivantes: anno pr. - i i - iv (la pièce de l’année m
n’a pas été retrouvée).
L’auteur de la dissertation citée, explique l’existence
de ces monnaies et les dates qu’elles portent,
en admettant que les officiers monétaires de Carthage,
en recommençant à frapper des monnaies
impériales, ont cherché à flatter Justinien, en inscrivant
sur ces monnaies les dates de la restauration.
Delà sorte, une fois que l’usage de dater les monnaies
de l’état est devenu général, la fabrication
des monnaies carthaginoises, signées des années de
la restauration, a dû cesser pour faire place à celle
des monnaies portant la date du règne. Effectivement
on trouve bon nombre de monnaies carthaginoises