Heracleonas, paraissent en commun. On pourrait,
à la rigueur, revendiquer ces monnaies en faveur
d’Heracleonas, mais il faut remarquer que, bien
qu’elles portent le même indice que celles qui sont
reconnues pour être d’Heraclius-Constantin et Heracleonas,
ces pièces sont d’une taille et d’une fabrique
toute différente. Il serait donc trop hasardé de les
classer au fils de Martine.
Une autre petite pièce de cuivre, inédite et de
ma suite, semblerait plutôt destinée à combler cette
lacune. Au droit, paraît une tête jeune et imberbe,
avec la légende — un h era c l iu s— au revers, dans
le champ, on voit le chiffre x dans une couronne ;
la fabrique élégante de la pièce semble décéler une
origine italienne. Toutefois, comme dans les premières
années de son règne, Heraclius a paru sans
barbe sur les monnaies, on pourrait penser également
que celle-ci lui appartient, sans l’air évidemment
très-jeune de l’effigie qu’elle présente.
On ne connaît non plus aucune monnaie d’Heracleonas
et de sa mère.
Années n à n i , 641.
HERACLEONAS, D A V ID -T IB E R E ET CONSTANT.
D’après ce que nous avons v u , le césar David et
Constant, fils d’Heraclius-Constantin, furent'placés
sur le trône qu’avaient espéré conserver Heracleonas
et Martine ; ce fait eut lieu vers la fin de septembre.
De ce moment, jusqu’au mois de décembre qui
vit s’accomplir le châtiment de Martine et d’Heracleonas
, il y eut trois empereurs, dont le plus
âgé avait quinze ans et les deux autres onze seulement.
Heracleonas comptait alors sa deuxième ou
troisième année de règne. Il est donc tout simple
d’attribuer, à ces trois jeunes princes, les monnaies
offrant la légende — dn h e ra c iiu s — et trois têtes
d’enfans dont celui qui occupe le premier rang paraît
un peu plus âgé que les deux autres; la date du revers
est précisément celle des années n et nr. J’ai discuté
longuement ailleurs (Ôbs. num. n° ni) la légitimité
de cette attribution nouvelle, aussi jene m’y arrêterai
pas davantage. * £
Jusqu’ici ces rares monnaies sont les seuls monu-
mens connus du règne éphémère des empereurs
Heracleonas, David-Tibere et Constant. Elles sont,
du reste, sorties de l’atelier monétaire de Rome.
Ces pièces sont quelquefois anonymes au droit;
sur toutes, l’indice est k ; il est surmonté d’une
croix, accostee de la date athy. n ou m, et à l’exergue
, on lit le différent rom.
DAVID,
Surnommé T ib e r e et connu vulgairement sous le nom de T ib e r e III.
Dans les lignes qui précèdent, j ’ai parlé des seules
monnaies présentant l’effigie du césar David, élevé
à l’empire sous le nom de Tibere, dans l’automne
de l’année 6 4 1. Les historiens ne parlant plus de lui
à partir de cette époque, il y a tout lieu de croire
qu il mourut peu de temps après la déposition de
son frère Heracleonas. Il est inutile de répéter ici ce
qui concerne ce jeune prince, auquel on a longtemps
refusé des monnaies.