106 CONSTANTIN-POGONAT.
Années 1 à x ir , 654 à 668.
CONSTANTIN-POGONAT ET SON PÈRE.
En parlant de Constant, nous avons étudié les
diverses séries numismatiques, dans lesquelles Po-
gonat figure en commun avec son père ; il est donc'
inutile d’y revenir ici.
Années x iv à x x v n , 668 à 681.
CONSTANTIN-POGONAT ET SES DEUX FRERES.
Les monnaies qui rentrent dans cette série sont
assez abondantes, et se partagent en deux espèces
distinctes : celles sur lesquelles les trois princes Constantin,
Heraclius et Tibere, paraissent du même
côté, et celles sur lesquelles Heraclius et Tibere se
trouvent placés au revers; nous allons les étudier
successivement.
On ne connaît jusqu’ici, qu’une seule pièce sur
laquelle les trois frères paraissent au droit avec les
mêmes attributs. Cette monnaie fort rare d’ailleurs,
a été déjà décrite par moi, dans une notice sur
la famille d’Heraclius (Observ. num., n° m) ; elle
semble avoir été frappée très-peu de temps après la
mort de Constant I I , et probablement au moment
où Constantin-Pogonat concéda le titre d’empereur
aux deux césars ses frères. Au droit paraissent, sans
légende, trois effigies de tailles peu différentes, et au
revers le monogramme | est accosté d’une croix et
d’un signe douteux (cab. Soleirol et ma suite). Il
paraît que le monogramme adopté par Constant I I ,
le fut également par son fils Constantin-Pogonat, qui
CONSTANTIN-POÎIONAT. 107
portait le même nom ; il est du moins assez fréquemment
imprimé sur les espèces de cet empereur.
Toutes les monnaies sur lesquelles Pogonat paraît
seul au droit, mais avec ses deux frères Heraclius
et Tibere au revers , ont été la cause d’une erreur
d’Eckhel et des auteurs plus récens; admettant la
répétition de l’effigie de Constantin, au droit et au
revers, avec des attributs et un costume tout diffé—
rens, ils ont pensé que les deux personnages du
revers étaient Constantin-Pogonat et son fils Justi-
nien. Or, ce prince n’a régné en commun avec
son père, que de l’âge de douze ans à celui de seize,
et comme les deux effigies du revers ont la même
taille, il était, ce me semble, difficile d’expliquer
cette singulière faute de dessin de la part des officiers
monétaires byzantins, si constans observateurs des
convenances, et dont les oeuvres, toutes barbares
qu’elles sont, offrent néanmoins une fidélité irréprochable
dans tout ce qui concerne la physionomie des
princes. Il m’a donc paru nécessaire de rejeter cette
attribution erronée, en rejetant par contre-coup
l’hypothèse étrange de l’apparition de Constantin, des
deux côtés de la monnaie. Par suite il est devenu
naturel de voir dans ces monnaies à trois effigies,
des monumens tout-à-fait en accord avec les assertions
des historiens. Nous avons vu que d’abord
Constantin-Pogonat consentit à paraître en société
avec ses deux frères placés à ses côtés ; bientôt il
prétendit se distinguer d’Heraclius et de Tibere ,
qui n’étaient empereurs que de nom , et qui dès
lors furent relégués au revers, comme étant d’un
rang secondaire.