Heracleonas, ou enfin, Heraclius, Eudocia et Heraclius
Constantin. Examinons ces trois hypothèses.
Dans le premier cas, il doit nécessairement y
avoir une distinction entre Heraclius-Constantin,
sa femme et leur enfant qui n’était pas couronné ;
c’est ce qui a lieu en effet; l’empereur, nommé
Heraclius, paraît seul au droit, tandis que les deux
autres personnages sont rejetés au revers, mais avec
le diadème. Si cette attribution était la bonne, il faudrait
que ces monnaies fussent des pièces d’honneur,
frappées en novembre 6 3 1 , à l’époque du baptême
de Constant, qui ne fut réellement couronné que
deux ans plus tard.
D’abord, il est douteux que l’impératrice Gregoria
ait joui des droits monétaires, et Constant n’a pas
eu qualité pour en jouir, avant la mort d’Heraclius-
Constantin; ces deux princes ne peuvent donc être
associés sur les monnaies de l’état. D’ailleurs, on
est en droit de s’étonner de l’absence du nom Cons-
tantinus, sur une pièce frappée pour ce jeune princé,
du vivant d’Heraclius son père, et sans l’effigie de
celui-ci. Heraclius-Constantin portait une barbe assez
prononcée à la fin du règne d’Heraclius, et comme il
n’avait que dix-neuf ans à l’époque du baptême de
Constant I I , il serait naturel de trouver son effigie
sans barbe, sur une pièce émise à l’occasion de cette
solennité ; c’est à ce caractère physionomique qu est
due la classification adoptée jusqu’à ce jour. Mais
l’absence de barbe ne peut militer ni pour ni contre
l’attribution proposée, puisque Heraclius, dans les
premières années de son règne, parut imberbe sur
ses monnaies. Tout s’accorde donc à rendre plus que
douteuse la classification de ce quinaire, à Heraclius-
Constantin, Gregoria et leur fils, sans mention
d’Heraclius le père.
Si l’on voulait voir sur cette monnaie Heraclius-
Constantin, Heracleonas et la régente Martine, il
serait difficile d’interpréter l’ordre des effigies. Heraclius
Constantin et son frère, ayant des droits égaux,
devaient paraître de front, et partager les prérogatives
impériales, sur les espèces courantes et dans
les cérémonies publiques. Martine n’eût point souffert
qu’on rejetât au revers des monnaies, et sans légende
honorifique, l’effigie de l’empereur son fils, et la
sienne ; enfin il n’y a pas la moindre analogie entre
les ornemens de tête de Martine et ceux que l’on
aperçoit ici. Force est donc d’y voir une autre
princesse, que son air évidemment jeune suffirait,
d’ailleurs, pour distinguer de l’impératrice Martine.
En résumé, cette seconde attribution est encore
moins probable que la première.
Reste enfin la troisième hypothèse, celle qui
donne la monnaie à Heraclius père, Heraclius-
Constantin et Eudocia. On peut supposer qu’elle a
été frappée par Heraclius, au moment de la naissance
de son fils, et que l’enfant y paraît avec sa mère
Eudocia.
Heraclius se rasa la barbe à son avènement, et il
est imberbe, comme dans le cas dont il s’agit, sur
les monnaies des premières années de son règne;
de plus la légende ne porte pas de trace du nom
Constantmus ; il est donc naturel de voir au droit,
1 empereur Heraclius, premier du nom.
Le revers seul, semble en désaccord avec cette