connaître une frappée en Chypre. Le Bon Marchant ,
qui a parfaitement rendu compte de l’interver-
tissement des effigies d’Heraclius-Constantin et de
Martine, sur les monnaies émises avant et après
la majorité de ce jeune prince (Mél. de num. et
d’hist., lettre xiv), a pensé devoir attribuer à Gre-
goria, femme d’Heraclius-Constantin, l’effigie féminine
qu’il a rencontrée sur des pièces de cuivre de
l’année xvi et d’une année indéterminée, fabriquées
à Ravenne, et de l’année xvm, mais frappées à
Constantinople. Je ne puis admettre cette classification,
et pense qu’il faut, de toute nécessité,
maintenir à l’impératrice Martine, la possession de
cette effigie. Le monogramme e k , qui se lit au
revers de l’une des pièces de Ravenne, et de la
présence duquel M. Marchant a conclu que ce revers
appartenait au seul Heraclius-Constantin, donne,
au contraire, fort explicitement l’assurance que la
monnaie appartient au père et au fils, si tant est
que ces deux lettres soient réellement dés lettres
nominales ; dans ce cas, les noms des deux princes
sont représentés par leurs initiales, H d’Heraclius,
K de Konstantinus, qu’Heraclius le jeune reçut comme
nom particulier et distinctif. Je ne puis croire que
l’ambitieuse Martine, qui avait un empire absolu
sur son époux, ait pu permettre que, dans l’officine
de Constantinople, son effigie fût exclue des monnaies
de l’état, pour donner place à celle de Gregoria,
qui, n’occupant tout au plus que le quatrième rang,.
aurait paru tenant à la main le globe crucigere,
insigne de la puissance suprême. Enfin, en refusant
ainsi à Martine toute pièce de date supérieure à
l’année x vi, il faudrait admettre, qu’à partir de
cette année, cette impératrice a été privée des honneurs
monétaires reportés sur la tête de Gregoria,
bien que celle-ci marchai après elle ; cela n est pas
vraisemblable.
En résumé, la plus forte raison qui m’ait déterminé
à ne pas adopter la classification proposée par le
B°n Marchant, c’est l’influence complète que Martine
exerçait sur Heraclius. Très-certainement, si des
monnaies avaient été frappées pour consacrer le
souvenir du mariage d’Heraclius-Constantin et de
Gregoria , elles auraient porté quatre effigies et non
trois; celles d’Heraclius et de Martine, au droit,
celles des deux jeunes époux, au revers.
Les monnaies d’Heraclius père, Heraclius-Constan-
tin et Martine, sont toutes de cuivre, et, comme je
l’ai dit plus haut, frappées dans les ateliers monétaires
de Constantinople, de Ravenne et de Chypre.
C onstantinople.— Les monnaies de Constantinople
m’ont offert jusqu’ici différentes dates, depuis l’année
vn jusqu’à l’année xvm. Au droit des pièces des
années vu et x , on voit au milieu Heraclius père,
à sa droite, Heraclius-Constantin, et à sa gauche,
l’impératrice Martine; deux petites croix paraissent
dans le champ à côté de la tête d’Heraclius ; le revers
présente l’indice M, surmonté d’une croix et ayant
entre ses jambages le numéro de l’atelier; à droite et
à gauche, la date ; à l’exergue le différent con.
Une jolie monnaie, tout-à-faitinédite, et que je
possède, porte au droit les mêmes effigies ; au revers,
on voit l’indice k , surmonté du mot anno ; à gauche,
la date xn; à droite, le monogramme I. Le