Il peut donc exister des monnaies des séries
suivantes :
De 1068 à 1070, Romain, Eudocie, Michel, Andronic et Constantin,
1068 à 1070, Romain et Eudocie,
1068 à 1070, Romain seul.
Les deux premières séries monétaires de Romain-
Diogène, ayant été déjà étudiées plus haut, il ne
me reste plus à parler ici que de la troisième,
c’est-à-dire des monnaies que Romain a pu faire
frapper à son nom seul.
1068 à 1070.
ROMAIN SEUL.
Il n’est pas douteux que Romain-Diogène ait
cherché à se débarrasser peu à peu de l’association
de ses trois collègues, en les dépouillant successivement
des prérogatives impériales. L’existence
d’espèces d’o r , émises aux noms de Romain et
d’Eudocie, le prouve incontestablement ; mais on
ne connaissait de cet empereur, aucunes monnaies.,
à son nom seul, et sur lesquelles ne parut plus
la moindre mention de l’impératrice Eudocie, à
laquelle il devait la pourpre. Il s'est écoulé bien
peu de temps depuis le couronnement de Romain-
Diogène jusqu’à sa captivité ; et si ce prince s’est
cru assez affermi sur "le trône pour signer seul les
monnaies de l’état , et ne plus faire participer
l’impératrice à cet honneur, il n’a pu le faire qu’à
la fin de son règne et immédiatement avant ses
désastres.
En étudiant les monnaies d’or classées à ce prince
par mes devanciers, j ’ai cru ne pouvoir me dispenser
de les restituer à Romain-Argyre. Maintenant existe-
t-il d’autres monnaies d’or qui appartiennent bien
et dûment à Romain-Diogène seul? c’est ce que
j ’ignore complètement. Je ne puis d’ailleurs croire
à l’authenticité de la pièce donnée par Ducange
(p. i 33) sans indication de métal ni de module,
avec le buste de la vierge, tenant l’effigie de l’enfant
Jésus, et au revers, en inscription dans le champ,
la légende — ©hke Roman® despoth t® diotenei. —
Cette monnaie me paraît être de pure invention.
Quant à la pièce concave de cuivre, décrite par
Eckhel, Banduri et M. Mionnet, et offrant au
droit la légende — ©eotokoc Rbman®. — autour de
l’empereur et de la vierge debout, et au revers,
le Christ assis avec les lettres ïc x c , elle pourrait,
si elle existait, servir de preuve au fait d’un exercice
isolé du droit monétaire par Romain-Diogène.
Eckhel cite cette monnaie, d’une part, comme se
trouvant au musée impérial de Tienne, et de l’autre
comme décrite par Banduri; ce double renseignement
est singulier. D’un autre côté M. Mionnet
ne donne la monnaie que d’après Banduri. Il y a
donc là quelque chose qui n’est pas très-clair;
vraisemblablement il y a une erreur dans la double
indication d’Eckhel, et dans ce cas je n’ose admettre
l’existence de la monnaie que je n’ai vue dans aucun
cabinet.
Enfin il ne me reste plus qu’à parler des pièces
de cuivre, extraites par le B°n Marchant (lettre n),
des incertaines de Jean-Zimiscès, pour être restituées
à Romain-Diogène. Au droit, paraît l’effigie du