Ce n’est pas, je l’avoue, sans un vif plaisir, que
j ’ai extrait du bagage numismatique du premier,
deux pièces qui appartiennent incontestablement
au prince dont je m’occupe actuellement. Je veux
parler des monnaies de cuivre, classées au nombre
des médaillons, par M. Mionnet (p. 53g) e* publiées
par Tanini.
Au droit on voit l’empereur debout, tenant une
palme et un sceptre ; il est accompagné de la légende
— m a n b h a AEcnorac k om n h n o A b k a c . — au revers
est placé le buste du Christ, avec la légende — îc xc
EMMANbHA.
La deuxième variété ne diffère de la précédente
qu’en ce que l’empereur tient un sceptre et est
couronné par une main céleste. Il est impossible
de rencontrer une analogie de types plus frappante
que celle qui existe entre ces deux monnaies et
celle que j ’ai décrite précédemment au nom de
Théodore - l’Ange. Les types et les légendes de
celle-ci se reproduisent si fidèlement sur les monnaies
de ce Manuel, qu’il est tout-à-fait impossible de n’y
pas reconnaître Manuel-l’Ange, empereur de Thes-
salonique, qui prit sans aucun doute, à l’exemple
de son frère, les noms de Comnène-Ducas.
Ne connaissant pas les espèces d’or et d’argent,
attribuées à Manuel - Comnène et sur lesquelles
l’empereur paraît avec saint Théodore, je ne puis
qu’énoncer des doutes sur la légitimité d’attribution
de ces monnaies, qui pourraient peut-être convenir
aussi à Manuel de Thessalonique.
JOANNES - ANGELUS - COMNENUS.
Lorsque Theodore-l’Ange, sorti de captivité, fut
rentré en possession de ses états, dont il chassa
son frère Manuel, il renonça à la couronne qu’il
ne se sentait plus apte à porter, à cause de sa
cécité, et donna le titre d’empereur à son fils Jean-
l’Ange ; il ne se réserva que le titre de despote
et la haute main dans l’administration des affaires.
Peu de temps après, Jean - Ducas -V atatzes envahit
la Thessalie avec une puissante armée, et vint
asseoir son camp sous les murs de Thessalonique.
Théodore et Jean se sentant incapables de résister,
aimèrent mieux demander la paix, que Jean-Vatatzes
n’accorda qu’en effaçant le nom d’empereur de
Thessalonique. Jean-l’Ange ne put conserver que le
titre de despote. Il mourut en 1224, et par conséquent,
peu de temps après sa chûte.
Ce prince avait épousé une femme dont le nom
est démeuré inconnu, et dont il eut un fils, plus
tard revêtu de hautes dignités à la cour de Michel-
Paleologue , et une fille, qui épousa Jean-Ducas,
neveu de l’empereur Jean-Vatatzes.
Il peut donc exister des monnaies de Jean-l’Ange
seul.
1232 à 1234.
j b a n - l ’a n g b S B U I j.
Ce prince étant mort en 1234 > marié et père de
deux enfans, devait avoir atteint un certain âge.
Jusqu’ici l’on n’a pas publié de monnaies qui lui
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