Le nom du troisième souverain de Trebizonde,
fils du précédent, n’est pas connu non plus dans
l’histoire.
JOANNES - COMNENUS.
EUDOCIA - PALÆOLQGJNA.
Jean-Conmène, fils du précédant, est le premier
qui ait usurpé le titre d’empereur, ou qui plutôt
se le soit laissé donner par les Grecs , en haine de
Michel-Paleologue, empereur de Constantinople, qui
venait de réunir l’église grecque à l’église romaine,
en se soumettant à la suprématie spirituelle du pape.
Jean-Comnène en prenant ce titre, se fit couronner
et exigea qu’on lui rendît tous les honneurs attachés
à la qualité qu’il usurpait. Ses états comprenaient
la Cappadoce et la Mingrelie.
Michel-Paleologue qui ne pouvait voir d’un bon
oeil un nouvel empire s’élever à côté du sien, mais
qui d’ailleurs avait à faire face à une guerre sérieuse
avec Charles I6r, roi de Sicile, pensa qu’il lui serait
plus avantageux que nuisible de s’attacher Jean-
Comnène , et lui fit offrir la main de sa fille Eudo-
de-Paleologina; l’empereur de Trebizonde vint à
Constantinople, pour contracter cette union qui fut
célébrée en 1281. En 1291, il fut exhorté par le pape
Nicolas IV, à prendre part aux croisades , mais il s’en
excusa. Jean-Comnène mourut en 1295, laissant de
sa femme Eudocie, deux fils, dont l’aîné lui succéda
sur le trône.
Il peut donc exister des monnaies de Jean-Comnène
seu l, de 1275 environ à 1295.
1275 à 1295.
J E A N - C O M N È N E SEUL.
Le BM1 Marchant (lettre xxm) attribue à ce prince
une monnaie plane d’argent, offrant au droit un
prince debout, tenant un nartex et le globe crucigère;
il est béni par une main céleste ; à droite et à gauche
paraissent une étoile et la légende — ia> 0 komnnoc. —
au revers, saint Eugène nimbé et debout, tient une
longue croix ; il est accompagné de la légende
— 0 a EurENioc. — Les raisons du Bon Marchant pour
attribuer cette monnaie, et une série d’analogues
aux empereurs de Trebizonde, sont leur style étrange,
la forme insolite des caractères et l’absence du titre
S 't trw o T n f»
M. Mionnet (p. 533) décrit quatre pièces à peu
près semblables, d’après l’ouvrage de Kohler, nu-
mismatiste russe ; toutes les quatre présentent les
mêmes types, mais seulement avec des différences
de coin et de légendes.
J’ai dit à l’article de Jean-Comnène, que je ne
pensais pas devoir adopter la classification proposée
par le B°" Marchant. Je discuterai plus loin, et après
avoir terminé la série des empereurs de Trebizonde,
la valeur des motifs allégués par ce savant, en faveur
de la classification qu’il proposait.
Je crois donc fermement que les monnaies dont
je viens de parler, sont de Jean-Comnène, et je me
réserve de leur assigner une origine qui pourra, je
l’espère, paraître vraisemblable.