Il me paraissait donc impossible de laisser à
Michel-Ducas les petites pièces en question , lorsque
la rencontre d’un exemplaire, portant autour de
l’effigie la légende — t<b komniin&>. — est venue
définitivement exclure ce prince de tout droit à leur
possession.
La première pensée qui dès-lors a dû s’offrir à
moi, était que les monnaies appartenaient à Manuel-
Comnène; mais j ’ai dû renoncer à cette nouvelle
classification, par suite du même motif qui m’avait
fait rejeter l’attribution à Michel-Ducas. Manuel-
Comnène a toujours le visage arrondi et le cou
très-long; on ne trouve rien de semblable ici; les
pièces ne sont donc pas de Manuel-Comnène.
Heureusement le B°n Marchant a deviné, pour
une de ces pièces, la véritable origine de toutes
celles qui présentent les mêmes types ; il a reconnu
sur un exemplaire de sa suite, que le troisième
caractère du revers était composé des deux lettres
a a liées entre elles et offrant les deux initiales du
nom AKtfyot. Et comme la physionomie d’Alexis-
Comnène, sur toutes les pièces indubitables, présente
exactement les mêmes apparences que nous retrouvons
ic i, je regarde comme certain que ces jolies
petites monnaies lui appartiennent bien légitimement.
Quant à l’effigie de Michel-Ducas, sur les pièces
d’or incontestables, elle porte une barbe bien prononcée
; et ce fait me servira à confirmer l’attribution
à ce prince, des espèces offrant le nom de Marie,
avec un Michel barbu, et que le Bon Marchant croyait
devoir lui refuser, pour les restituer à Michel-le-
Stratiotique, en supposant que l’histoire n’avait fait
aucune mention de la femme de cet empereur, et que
celle-ci se nommait également Marie.
1Ó71 à 1078.
MICHEL-DUCAS ET MARIE.
Les monumens numismatiques de cette série sont
d’or et d’argent. Sur les pièces d’or on li t f- mixaha
s mama. — autour des.bustes de Michel et de Marie,
tenant ensemble une longue croix ; au revers paraît
le buste de la vierge, tenant l’effigie de l’enfant
Jésus ; à droite et à gauche il y a dans le champ
mr sv ; la légende est — ©ke boh©.
Sur ces monnaies d’or, qui sont du module des
aureus de Theodora et de Monomaque, l’empereur
Michel porte de la barbe, et cette raison semblait
suffisante au Baron Marchant, pour les attribuer
à Michel-le-Stratiotique, à qui dès-lors il fallait
donner une femme du nom de Marie, totalement
inconnue dans l’histoire. Observons que Michel-
Ducas avait au moins seize ans à l’époque de la
mutilation de Romain-Diogène, c’est-à-dire en 1071.
Ce n’est qu’en 1078, qu’il fut renversé à Son tour
par Nicephore-Botaniate , et il avait alors au moins
vingt-trois ans, en comptant au plus bas. Or, à
vingt-trois ans, il y a beaucoup d’hommes qui ont la
barbe très-forte , et vraisemblablement Michel était
dans ce cas, puisque ses monnaies incontestables
d’or et d’argent, sur lesquelles il se trouve seul, le
présentent avec une barbe bien prononcée. Il n’y
a donc pas de motifs suffisans pour enlever à Michel-
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