254 BASILE-PORPHYROGENÈTE.
à faire, pour qu’il paraisse bien singulier qu’Eokhel
lui-même n’ait trouvé aucun moyen de discerner
l’origine de ces monnaies à deux effigies, surtout,
ajoute-t-il, cùm utriusque imperium non magnoperè
distet. Cette raison est peu fondée. Cent ans ne
sont pas peu de chose, et ne peuvent avoir exercé
une influence nulle sur les types, le style et la
fabrique des monnaies de l’état. Tout bien considéré
donc, il n’y a point de difficulté réelle à classer les
pièces offrant deux princes nommés Basile et Constantin,
et l’on doit, à la première vue, déterminer
aisément auquel des deux Basile chacune appartient.
M. Mionnet (t. n, p. 5oy) décrit plusieurs monnaies
qu’il attribue indistinctement à Basile le Macédonien
et à son fils, ou aux deux frères Basile et Constantin ;
mais la description qu’il en donne, ne particularisant
en aucune façon les effigies qu elles portent,
il serait impossible, sans voir les pièces, de rien
décider sur leur attribution. J’espère toutefois en
avoir dit assez pour lever toute difficulté dans cette
classification. Le style des monnaies est d ailleurs
ici d’un très-grand secours et ne permet pas de s’y
tromper ;. en y ayant égard, il faut évidemment
rendre à B a s ile - Porphyrogenète et à son frère, la
première pièce d’or classée par M. Mionnet, a Basile
le Macédonien et à son fils (p. 488)- En effet> ni
le dessin, ni le type, ni le module 1 ne conviennent
à l’époque de Basile le Macédonien. J’ai déjà restitué
1 Évidemment toute pièce large et mince, du module connu sous le
nom de médaillon, doit appartenir à Basile-Porphyrogenète et à son frere
Constantin ; c’est vraisemblablement sous ces deux princes que les
aureus ont commencé à être fabriqués avec cette taille
à celui-ci la dernière pièce d’or décrite d’après Tanini,
par M. Mionnet (p. 5oy).
Enfin, il faut encore, de toute nécessité, donner
à Basile le Macédonien, la monnaie de cuivre que
j ’ai décrite à son nom ; la taille des deux princes
le prouverait d’une manière certaine, quand bien
même le style et le type de cette monnaie ne seraient
pas en désaccord flagrant avec les types et le style
des monnaies de cuivre fabriquées par Zimiscès' et
ses successeurs.
D’après ce que j ’ai dit plus haut, les monnaies
données par Ducange (p. n 5), se classent d’elles-
mêmes , la première à Basile le Macédonien et à son
fils, les deux suivantes à Basile et à Constantin, fils
de Romain le jeune.
Il existe des pièces d’argent, publiées pour la
première fois par Eckhel, et qui ne peuvent s’attribuer
à d’autres princes qu’aux deux frères, quand
bien même l’inspection des effigies ne pourrait aider
à fixer leur origine. Au droit on lit — En tout<s>
niCAT(i) bAsiLEi c(cti) consTA(fTm). — autour des
bustes de face de Basile et de Constantin entre lesquels
paraît une croix très - ornée sur des degrés ;
au revers on voit en inscription dans le champ
j- bASn(em) c(a<) CanSTAn^/vof) PORFYROg(îvi>»to/)
pistoi bAs (mî/î) RamAiffl (v). — (cab. Soleirol).
La présence du mot Uopipvpoyti'i'rTo/ lève ici tous
les doutes. En effet une inscription rapportée par
Banduri, constate que Basile et Constantin ont tous
les deux porté le surnom de ncç$upoyivt>iTo<, tandis
qu’il n’est pas moins certain que Basile le Macédonien
et son fils ne l'ont jamais reçu.