monnaie surfrappéenè peut, en aucune façon, lui
appartenir ; c’est donc bien Constantin - Ducas qui
figure sur la surfrappe.
Reste maintenant à trouver les motifs de l’émission
des espèces à deux effigies, de Constantin - Ducas et
d’Eudocie. Constantin frappa d’abord des monnaies
de cuivre anonymes, à images et à légendes pieuses ;
c’est un fait que je regarde comme incontestable.
Que ce prince ait songé à faire participer aux honneurs
monétaires l’impératrice qu’il aimait tendrement,
il n’y a rien là que de très-probable. Sans
doute la naissance du jeune Constantin-Porphyro-
genète a pu lui en fournir l’occasion ; mais pour
cela, il fallait renoncer aux monnaies à effigies
pieuses, pour reprendre le système des monnaies
à effigies et à légendes impériales. C’est ce qu’a fait
Constantin, et dès-lors ont été frappées les pièces
de cuivre , sur lesquelles paraissent Eudocie et
Constantin-Ducas. Eudocie y tient le premier rang,
par une concession spéciale de l’empereur, qui,
tout en accordant à sa femme les honneurs les plus
grands qu’il pouvait lui conférer, ne négligea pas
néanmoins de signaler sa suprématie, en exigeant
que sa propre main fût placée au - dessus de celle de
l’impératrice. Il faut en convenir, les deux caractères
ordinaires de cette suprématie sont complètement
en désaccord sur les monnaies en question, et ce
fait ne peut s’expliquer qu’en admettant l’hypothèse
que je viens d’établir. Ces monnaies du reste n’ont
été frappées que pendant bien peu de temps , puisqu’elles
furent surfrappées par l’empereur même
qui en avait ordonné l’émission. Cette circonstance
vient à l’appui de l’opinion émise plus haut, que
ce sont des pièces d’honneur, pour ainsi dire, qui
ne furent réellement destinées qu a flatter la vanité
de l’impératrice, dans le moment sans doute où
elle venait de donner le jour à un jeune Porphy-
rogenète.
Quelque faibles que puissent être les raisons sur
lesquelles se base l’attribution nouvelle que je propose
de donner à la monnaie à deux effigies, il n’en est
pas moins vrai que le fait de la surfrappe que j ’ai
décrite, pèse de tout son poids dans la balance, et
force à reconnaître Constantin-Ducas, dans l’effigie
qui accompagne celle d’Eudocie-Dalassene. Du reste,
le revers de ces monnaies offre le Christ nimbe et
debout avec la légende — emmanoyhl.
Une pièce analogue, mais de module moitié
moindre , fait partie de la suite de M. Soleirol.
1067.
CONSTANTIN ET SES TROIS FILS , AVEC OU SANS EUDOCIE.
Les historiens sont d’accord sur ce fait, que c’est
au lit de mort q u e Constantin-Ducas donna à ses
trois fils le titre d’empereur. Il en résulte nécessairement
, qu’il serait inutile de chercher des monnaies
offrant en société les effigies de Constantin
et des trois nouveaux empereurs ; il s’est sans doute
écoulé trop peu de temps , entre leur promotion au
rang impérial et la mort de leur pere, pour que
les officiers monétaires aient eu le temps de fabriquer
et des coins et des espèces à leurs effigies réunies.
Néanmoins comme tous quatre ont été réellement