crucigère. Il en est de même pour les tiers de sou
de ce prince. L’un d’eux, publié par Banduri, porte
au revers une croix sur des degrés, avec la légende
— gabalorum. — Ce triens a une telle analogie avec
les monnaies mérovingiennes, qu’on serait tenté de
regarder la légende de tête comme ayant été mal
lue et mal comprise.
Les monnaies d’argent de Justin le jeune, sont
très-rares. L’une d’elles présente au droit le buste
impérial de profil, et au revers la légende — felix
cartha. — autour de la vierge aux épis, type accoutumé
des monnaies vandales de Carthage (cab.
Soleirol).
Une autre offre l’effigie impériale de face et au
revers, la légende — feiix- res- pubi. — en trois
lignes dans une couronne (cab. Soleirol).
Enfin Banduri a publié un quinaire d’argent au
revers duquel paraît le monogramme du Christ, dans
une couronne.
Les monnaies connues de cuivre, sont toutes de
petit module, assez rares et d’un nombre de types
très-restreint. L’effigie impériale y est toujours
casquée et de face. Sur les unes, on voit au revers,
une croix cantonnée de quatre étoiles, au milieu
d’une couronne (cab. Soleirol). Sur d’autres, on
voit, pour la première fois, au revers, le nom de
l’empereur dont l’i initial se trouve précisément
représenter en même temps l’indice monétaire. Voici
la description de cette pièce de Justin qui, sans être
inédite, n’est pas très-commune.
— dn justinu p au. — buste de face, et au revers
v r ti sT ni'.'
Une dernière monnaie de Justin le jeune, offre
au droit, l’effigie casquée et de face, et au revers,
une croix, aux extrémités de laquelle sont attachées
les quatre lettres y e c n dont je ne devine pas le sens.
La fabrique et le style de cette monnaie, me font
soupçonner qu’elle est sortie de l’atelier monétaire
de Kherson (cab. Soleirol).
566 à 578.
JUSTIN LE JEUNE ET SOPHIE.
Il existe un très-grand nombre de monnaies, à
deux effigies, frappées au nom de Justin le jeune;
mais jusqu’ici l’on n’a pas précisé l’attribution de
l’effigie qui accompagne celle de l’empereur, et qui
ne peut appartenir qu’à l’impératrice Sophie.
Remarquons que les monnaies qui présentent le
nom de Sophie, en commun avec celui de Justin,
sortent toutes des ateliers de Carthage, tandis que
les monnaies à deux effigies, mais au seul nom de
Justin le jeune, ont été frappées dans toutes les
villes monétaires de l’empire.
La convenance d’attrihuer à Sophie la deuxième
figure des pièces communes de Justin le jeune,
ne saurait être contestée. En effet, cette figure ne
pourrait, si on la refusait à Sophie, s’attribuer qu’à
Tibere-Constantin; mais celui-ci ne partagea la
couronne qu’à partir de la huitième année du règne
de Justin le jeune ; il ne devrait donc paraître sur
la monnaie byzantine, qu’à dater de l’année vin,
et les pièces de Justin, à deux effigies, présentent
une série d’années antérieures. Du reste, nous au