paraître intéressant de sauver du creuset ces
archives métalliques de l’art byzantin.
L ’histoire de Constantinople est d’ailleurs
si souvent liée à l’histoire de la France, que
négliger l’une d’elles, c’est s’exposer à mal
comprendre l’autre.
Aujourd’hui que tant d’esprits investigateurs
vont scruter les ténèbres de la numismatique
du moyen âge, est-il encore permis
de regarder en pitié l’immense série monétaire
que nous ont léguée les empereurs grecs,
parce que les types que nous y retrouvons
sont entachés de barbarie ? non, sans doute,
et ce serait le comble de la déraison que de
répondre : Les seuls monumens que l’on doive
étudier et sauver, sont ceux qui réunissent
tous les caractères du beau ; méprisons et
laissons périr les autres, sans scrupule.
Notre immortel Ducange jugea le premier
que la numismatique byzantine était digne
d’exercer sa plume érudite, et il publia les
F am il l e s a ü g u st e s . Puis est venu Banduri
qui a reproduit les travaux de Ducange, bien
que cependant il ait corrigé quelques-unes
des erreurs dans lesquelles était tombé son
savant devancier, et que bon nombre de
découvertes aient enrichi son recueil. Après
eux, Tanini a glané dans le même champ, et
a publié une riche série de pièces byzantines
inédites jusqu’à lui.
Deux numismatistes contemporains, dont
la juste réputation est telle qu’il me suffira
de citer leurs noms , Eckhel et Sestini, se
sont efforcés en dernier lieu, d’éclaircir une
foule de points de doctrine, qu’une discussion
consciencieuse n’avait point atteints avant leurs
écrits.
De ce moment, les monnaies byzantines
ont repris quelque faveur, et semblé mériter,
un peu plus, l’honneur de figurer dans les
cabinets.
On manquait d’un catalogue qui pût représenter
succinctement la classification générale
adoptée par les différens auteurs que