On peut donc trouver des monnaies des séries
suivantes :
De 1028 à 1034, Romain-Argyre et Zoë,
1028 à 1034, Romain-Argyre seul.
Jusqu’ici l’on n’a pas attribué une seule pièce à
l’une ou à l’autre des deux séries que je viens
d'indiquer ; il doit pourtant exister des monnaies de
Romain-Argyre seul. Quant à celles qui offriraient
Romain et Zoë, leur existence est purement hypothétique,
et j ’oserai même dire peu probable.
Le Baron Marchant, dans sa lettre n , a publié
deux monnaies qu’il donnait à Romain - Argyre ;
ces deux monnaies sont, l’une d’Alexis Ier, et l’autre
de Tancrède, prince d’Antioche. La première avait
été lue incorrectement, et la seconde a été depuis
publiée par feu M. Cousinery, avec la légende nominale
tout-à-fait formelle, qui manquait sur l’exemplaire
en mauvais état du B°n Marchant.
Nous avons donc ici une véritable lacune dans
les suites byzantines, et je crois pouvoir prédire
qu’elle ne sera jamais comblée, si l’on ne consent
à enlever à Romain-Diogène, certaines pièces d’or
qui conviennent tout aussi bien, sinon mieux, à
Romain - Argyre.
Observons, avant d’aller plus loin, qu’il est à
présumer que sous Romain-Argyre, on a continué
la fabrication des pièces de cuivre anonymes et à
types pieux, commencée sous Jean-Zimiscès; ce qui
ne contribue pas peu sans doute à rendre introuvables
les espèces de cet empereur.
Venons maintenant aux monnaies que je crois
devoir distraire du domaine numismatique de Ro-
main-Diogèné’, pour les restituer à Romain-Argyre.
L’inspection de l’effigie ne peut être ici d’un
grand secours, puisque, si d’un côté Romain-Argyre
avait cinquante-cinq ans à son avènement au trône,
d’un autre côté Romain-Diogène avait acquis un
très-grand renom, comme général des armées de
Constantin-Ducas, lorsqu’Eudocie-Dalassène l’éleva
à l’empire en lui donnant sa main. Ces deux empereurs
doivent donc paraître avec des physionomies
à peu près semblables pour l’âge, ou du moins bien
difficilès à distinguer, à cause de l’état de la gravure
dans les ateliers monétaires byzantins.
Romain - Diogène, qui devait son élévation à
l’impératrice Eudocie, a certainement fait placer
l’effigie de cette princesse sur les espèces courantes;
on connaît parfaitement les monumens numisma-
tiques qui le prouvent. Pendant son règne de si
courte durée, puisqu’il n’a occupé le trône que trois
ans au plus, Romain-Diogène a - t- il fait frapper
des monnaies à sa seule effigie, à l’exclusion de
l’effigie d’Eudocie, qu’il y a fait figurer au moins
pendant un certain temps ? c’est ce dont je crois
permis de douter.
Je propose donc de restituer à Romain-Argyre,
les pièces d’or ayant au droit l’empereur debout,
couronné par la vierge, avec la légende — ©ce boh©
Ranún«.— et présentant au revers le Christ assis, avec
la lég en d e 1- ihs xis (sic) rex REGnAnTihm.— Cette
légende du revers offre d’ailleurs des incorrections qui
se rencontrent également sur les pièces attribuées à
Jean - Zimiscès, à Constantin X I , à Monomaque et à