dessin de ces petites pièces est beaucoup plus barbare
que celui des autres impériales byzantines, émanées
du même atelier monétaire.,
CONSTANTIN-POGONAT ET ANASTASIE.
Dans aucun cabinet il n’existe de monumens nu-
mismatiques, qui offrent en société l’effigie de Pogo-
nat et d’Anastasie. Observons que les femmes ne
paraissent que très-rarement sur les monnaies de
1 état, dans la dynastie Heraclienne, et que Martine
et Eudocia, sont jusqu’ici les seules princesses de
cette famille, dont les traits y aient été réellement
retrouvés.
Années x i r à x x x i, 668 à 68b.
CONSTANTIN - POGONAT SEUL.
Il est difficile de préciser l’époque à laquelle Po-
gonat a pu de préférence faire frapper des monnaies
à sa seule effigie ; il est probable, puisque ces monnaies
existent, qu’elles ont été émisés pendant toute
la durée de son règne, mais plus sûrement cependant,
pendant, les treize premières années, où ce
prince s'est presque toujours considéré comme seul
empereur de fait, que pendant les quatre dernières,
où il a partagé la couronne avec son fils Justinien-
Rhinotmète.
Nous avons vu qu’IIeraclius et son petit-fils Constant
ont affectionné le costume militaire. Pogonat,
héritant de la même prédilection, s’est presque constamment
fait représenter en costume de guerre, le
casque sur la tête, la poitrine cuirassée et un javelot
à l’épaule ; à ce caractère seul on peut sans risque
de se tromper, classer la plupart des monnaies de
Constantin - Pogonat, sans avoir besoin du secours
des légendes, qui d’ailleurs manquent le plus souvent.
Un autre caractère physionomique que ce
prince a le premier mis en vogue, est la longue
chevelure, retombant en boucles ondoyantes le long
de la figure.
Les sous d’or de Constantin-Pogonat, offrent, au
droit, la légende barbare — p coxstanus p p a. —
autour du buste armé de ce prince. Le dessin en
est bon, et les caractères de la légende sont très-
corrects ; au revers, parait une croix potencée sur
des degrés.
Il existe des tiers de sou qui ont au droit, une
effigie impériale de profil avec la légende — dn
constantinus p p a . — au revers, paraît une croix
potencée, placée sur une traverse ou sur un globe,
avec la légende — Victoria augus. — Celles qui n’ont
pas de globe pour support de la croix, portent, à
l’exergue, le différent conob. L ’analogie de ces petites
monnaies avec certains tiers de sou d’or de Justinien-
Rhinotmète, ayant également l’effigie impériale de
profil, me décide à les attribuer à Constantin-Pogonat,
plutôt qu’à son père Constant II.
Quant aux caractères physionomiques, ils peuvent
également convenir aux premières années du règne
des deux princes, puisque l’effigie se montre, sur
ces monnaies, d’abord imberbe, puis avec une barbe
bien prononcée. Si Constant II était le véritable
auteur de ces tiers de, sou f il est probable qu’on en
trouverait d’analogues avec une très-forte barbe ;
mais comme ceux-ci ne se sont pas rencontrés, il